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­­La Fondation Alinari, un pari prodigieux

Publié le , par Ezra Nahmad

Avant son installation à la villa Fabbricotti, à Florence, le plus ancien fonds photographique du monde a dû inventer un nouveau biotope culturelUn modèle original.

Fratelli Alinari, Villa Fabbricotti à Florence, 1894, négatif sur plaque de verre,... ­­La Fondation Alinari, un pari prodigieux
Fratelli Alinari, Villa Fabbricotti à Florence, 1894, négatif sur plaque de verre, 21 27 cm (détail).
© Archivi Alinari, Firenze
Lorsque les archives Alinari ont été acquises par le Conseil régional de Toscane, fin 2019, le nouveau propriétaire de ce fonds photographique a dû avoir le vertige au vu de la masse des documents qui lui revenaient  : images positives, négatifs, appareils anciens et daguerréotypes, livres, albums et catalogues en tous genres… D’aucuns ont peut-être alors songé aux Fictions de Jorge Luis Borges, en particulier à sa bibliothèque de Babel, à la fois si rationnellement organisée et tellement obscure, ou au monde de Tlön, logé dans un trou noir insaisissable. Si le Conseil régional n’ignorait pas que les archives Alinari comprenaient plus de cinq  millions de documents – 1,65  million de négatifs, 470  000 négatifs sur verre, 700  000 images d’archives, 420  000 diapositives couleur, 26  000  reproductions d’art, 25  000 livres et revues et plusieurs centaines d’appareils anciens –, dont une partie seulement est cataloguée, il doit dorénavant s’atteler à une mission unique en son genre  : tout inventer et faire du «sur-mesure», car il n’existe aucun modèle adéquat pour l’aider dans cette tâche. Il faut dire que, en Italie, aucun grand musée dédié à la photographie n’a encore vu le jour. Le pari est courageux, notamment parce qu’il va à l’encontre…
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