Qualifié de « plus jeune galeriste de Paris » en 1985, Bernard Utudjian est toujours prêt à créer des événements fédérant ses confrères galeristes, lui qui croit toujours dans ce lien qui se construit sur le long terme entre le collectionneur et le galeriste.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de devenir galeriste ? La rencontre avec une amie de mes parents, Betty Barman, a été fondamentale. Je me souviens encore du choc de ma première visite chez elle, qui était directrice des Amis du musée des beaux-arts de Bruxelles. J’avais alors à peine 14 ans. En sortant de l’ascenseur, je tombe sur une sculpture de Carl André au sol, en face, sur le mur, une Chaise électrique de Warhol, à gauche une Anthropométrie d’Yves Klein... À l’époque, l’art contemporain est très peu montré, le Centre Pompidou ne sera inauguré qu’en 1977. Mais j’avais visité avec mon école l’exposition «60-72» sur la création contemporaine, au Grand Palais, voulue par Georges Pompidou en 1972. Betty Barman m’a indiqué les adresses des galeries à Paris et j’ai alors découvert celles de Michel Durand-Dessert, Daniel Templon, Yvon Lambert, Crousel-Hussenot… Peu à peu, l’envie d’être un passeur a germé. Ce métier me semblait extraordinaire, mais mes parents voulaient que je fasse des études. Après deux années de droit à Nanterre et le service militaire, j’ai décidé d’ouvrir une galerie, en 1985. Quels étaient les moyens nécessaires pour ouvrir une galerie ? Mes parents…
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