Les distinctions de la Fondation Cino Del Duca sont parmi les plus généreuses et prestigieuses au monde. Pourtant, elle joue la discrétion. Portrait d’un véhicule philanthropique mû par la volonté de développer son action sur le réel.
Voisinant avec les hôtels particuliers des banquiers Abraham et Nissim de Camondo, ou Henri Cernuschi, celui d’Émile Pereire joue la confidentialité. Malgré la fortune amassée par l’homme d’affaires, à l’origine avec son frère de la Compagnie générale maritime ou de celle du chemin de fer de Paris à Saint-Germain, l’édifice d’inspiration classique qu’il fit construire entre 1879 et 1881 ne laisse guère présager de ce qu’il renferme. Un indice pourtant : lové dans le fronton, un groupe sculpté par Aimé-Jules Dalou représente une femme face à son chevalet et trois putti accompagnés des symboles des arts, violon, livre, palette ou ciseau de sculpteur…Serait-ce là le signe que l’ancien siège de la Direction de la Sidérurgie était destiné à abriter l’une des fondations les plus généreuses au monde envers les arts et la culture ?
De Nous Deux à l’élite artistique
À la tête d’un empire franco-italien comptant des titres de presse populaire comme Nous Deux , Télé Poche ou le quotidien Paris Jour , Cino Del Duca (1899-1967) n’a rien d’un philanthrope prédestiné au succès. Vendeur ambulant dans sa jeunesse communiste, il contribue en 1928 à la création…
com.dsi.gazette.Article : 50172
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