Gazette Drouot logo print

L’empreinte Boltanski

Publié le , par Harry Kampianne

Christian Boltanski est l’un des rares artistes français à illuminer la scène internationale. L’un de ceux convoquant la condition humaine dans des lieux insolites ou muséaux. Rencontre avec un homme pour qui la mémoire est un phare.

  L’empreinte Boltanski
 
© Maarten Nauw
Dix-sept heures, lumière entre chien et loup en ces dernières journées pluvieuses de janvier. Un climat que l’on pourrait lier avec l’exposition actuelle de Christian Boltanski à l’Oude Kerk («Vieille Église») d’Amsterdam, et l’atmosphère sombre et joyeusement mélancolique de son atelier. Mais peu importe l’ambiance, sachez qu’une fois à l’intérieur, vous êtes filmés. Il n’y a là rien de paranoïaque, juste un étrange «deal» entre un collectionneur australien vivant en Tasmanie et un Boltanski quelque peu joueur dans ce pari faustien avec le Diable. «  C’est un homme doté d’un don prodigieux pour le calcul mental et les probabilités. Aujourd’hui, il est interdit de casino pour avoir gagné des sommes prodigieuses, ce qui lui a permis de monter sa propre collection. Au lieu de m’acheter une pièce, comme il le souhaitait, je lui ai proposé d’acheter ma vie en viager.  » C’était au mois de janvier 2010. Depuis, des caméras filment le quotidien de l’artiste, retransmis en direct dans une grotte ouverte à tous en Tasmanie, jusqu’à sa mort. Son atelier est un lieu de réflexion lui permettant d’élaborer ses plans et ses maquettes pour de futurs projets. «  C’est comme la fabrication d’un film. Il y a un temps de gestation, qui…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous