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La reine Hélène

Publié le , par Laurence Mouillefarine

Aux yeux d’Helena Rubinstein, la beauté était indissociable de l’art. Une exposition au MAHJ dresse le portrait réjouissant de cette impératrice des cosmétiques. Une femme d’affaires exemplaire, doublée d’une collectionneuse audacieuse.

Patrick O’Higgins, Madame devant les sculptures d’Elie Nadelman, New York, 1962.... La reine Hélène
Patrick O’Higgins, Madame devant les sculptures d’Elie Nadelman, New York, 1962.
Paris, Archives Helena Rubinstein - L’Oréal
Q uel personnage  ! Comment Helena Rubinstein, issue d’une modeste famille juive de Cracovie, a-t-elle constitué une fortune colossale et des collections d’art légendaires  ? Comment ce petit bout de femme d’un mètre  quarante-sept a-t-il bâti une multinationale de cosmétiques au début du XX e   siècle  ? L’exposition du musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, à Paris, raconte cette épopée. Présentation menée avec passion par Michèle Fitoussi, auteure d’une biographie sur Helena Rubinstein, diffusée dans dix pays. Le visiteur y traverse trois continents. L’aventure débute donc en Pologne dans ce qui est plus exactement le grand-duché de Cracovie, alors partie de l’Empire austro-hongrois , où Chaja (née en 1872), qui ne s’appelle pas encore Helena, est l’aînée de huit filles. Son père tient une épicerie  ; sa mère, attentive, oint le visage délicat de ses chéries d’une crème hydratante concoctée par un apothicaire local. Chaja, indépendante, rebelle, ayant refusé un mariage arrangé par ses parents, est envoyée en Australie, où trois de ses oncles ont émigré. De nouveaux horizons l’attendent. Elle change son prénom, se rajeunit de neuf  ans, s’invente un passé. «Helena Rubinstein est une fieffée menteuse, glisse Michèle Fitoussi. Elle prétendra, notamment,…
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