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Le labyrinthe de la Masone

Publié le , par Ezra Nahmad

Une architecture néoclassique, inscrite dans un dédale de bambous en forme d’étoile : la Masone est à la fois un musée et l’œuvre d’un éditeur, bibliophile et collectionneur hors pair, Franco Maria Ricci.

  Le labyrinthe de la Masone
 
Le plan du labyrinthe de la Masone affiche une clarté absolue  : la forme d’un monogramme tantrique, des symétries, des axes orthogonaux évidents, un contraste chromatique entre brique rouge et végétal vert, des perspectives linéaires franches. Jusque dans la logique ultime du projet, qui se manifeste lorsqu’on découvre peu à peu les lieux. Conçue par Franco Maria Ricci (1937-2020), la Masone resplendit par la perfection formelle dans l’intégration d’une architecture de matrice néoclassique et d’un dédale unique en son genre. Et pourtant, il se dégage de toutes ces figures d’ordre et de géométrie un sombre sentiment de vertige qui confine à l’aveuglement, voulu et pensé par Franco Maria Ricci  : le nom même du lieu relève ostensiblement d’un mythe évoquant l’anéantissement des repères et l’enfermement  : Labirinto , le palais construit par Dédale pour y enfermer le Minotaure. L’énigme de ce labyrinthe, à la fois ouvert et fermé, simple et complexe, formellement transparent mais portant le sceau chiffré et quasi paranoïaque de son auteur jusque dans les moindres recoins, est en quelque sorte sa raison d’être, sa manière d’exister pour essayer de surseoir à la plupart des formules qui viennent à l’esprit en architecture. C’est aussi…
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