Les huit cents ans de l’église Saint-Eustache à Paris

Patron des chasseurs, des pompiers, des victimes de torture et de la ville de Madrid, il est fêté le 20  septembre. Répondant à l’origine au prénom de Placidas, il aurait été baptisé sous le nom d’Eustathios, qui signifie « bien équilibré », « constant ». Les Églises catholique et orthodoxe le connaissent désormais sous le nom de saint Eustache de Rome ou de Mâcon, sa ville natale présumée. À Paris, la grande église qui porte son nom s’élève au cœur même de la ville, « comme une sentinelle de l’Invisible », tout près de ce qui fut le « ventre de Paris ». Saint-Eustache est intimement liée à ce quartier et aux corporations du marché des Halles. Mais depuis février  1969 et le transfert de l’activité à Rungis, le quartier s’est brutalement vidé de la vie trépidante liée à la circulation nourricière. Hasard parfois heureux des évolutions urbaines, la disparition des Halles et le démembrement des pavillons de Baltard en 1972 ont dégagé ce qui enserrait l’église. Celle-ci n’a finalement jamais été autant mise en valeur, et trône désormais devant un grand espace libre. Elle surgit, imposante et légère, avec son haut transept, ses verrières haut perchées, sa longue nef. « Cet admirable édifice […] avec son armature gothique, ses arcs-boutants multipliés comme les côtes d’un cétacé prodigieux, et les cintres romains de ses portes et de ses fenêtres, dont les ornements semblent appartenir à la coupe ogivale », comme la décrivait Gérard de Nerval dans Les Nuits d’octobre en 1868.   Anonyme , chapelle Saint-Joseph, L’Assomption de la Vierge, XVII e   siècle, détail. « La fille de Notre-Dame » Cette église aux allures de cathédrale célèbre cette année ses 800 ans. Fidèle à sa tradition musicale et artistique, la paroisse organise…