Les pérégrinations d’une carte chinoise

Les amateurs de cartes manuscrites trépignent certainement d’impatience à l’annonce de la vente de cet exemplaire rarissime attribué à l’éminent prêtre, diplomate et sinologue polonais Michael Boym. En dépit de son caractère lacunaire, ce témoignage insigne des relations nouées entre l’Europe et la Chine au XVII e   siècle reflète en outre l’ambition scientifique du jésuite, qui souhaitait par là même préciser les contours géographiques du mystérieux royaume de Cathay, décrit au XIII e   siècle par Marco Polo dans son Livre des merveilles . Sont ainsi indiqués les territoires englobant la partie est de la Chine orientale (y compris la mer de Bohai, les régions de Pékin et de Tianjin), mais aussi une grande partie de la Corée, présentée pour la première fois non plus comme une île mais bien comme une péninsule. Fait suffisamment remarquable pour être souligné, les noms sont indiqués à la fois en caractères chinois et sous une forme romanisée — une innovation attribuée au missionnaire polonais et qui s’explique certainement par le fait qu’il était assisté dans cette tâche par un savant chinois nommé Andreas Chên. On pense en effet…