Livres, reliures et manuscrits : un éclectisme de haut niveau

Du plaisir de découvrir une collection, on cherche à en apprécier l’architecture générale. Dans cet ensemble issu principalement de ventes publiques des années 1960-1970, les pièces s’échelonnent du XVI e au XX e   siècle. Guidé par son intelligence et sa finesse, notre esthète, qui demeure anonyme, semble avoir été insensible aux modes. Bertrand Meaudre, expert de la vente pour les livres, souligne, un brin admiratif «que cette personne a su allier, dans ses choix, aux grands textes emblématiques de véritables curiosités bibliophiliques». À l’instar du plus précieux ouvrage, le livre d’heures dites Bureau, dont les remarquables enluminures du XV e   siècle sont attribuables à Jean Colombe et ses collaborateurs (voir Gazette n°  36, et page  6). Chiffres et emblèmes : les Bourbons à l’honneur Les provenances royales arrivent dès les premiers numéros du catalogue. Plusieurs ouvrages confirment l’intérêt du collectionneur pour la dynastie des Bourbons. L’exemplaire de dédicace aux armes d’Henri  IV nous rappelle la contribution d’un de ses proches, Gabriel Chappuys, aux événements littéraires et intellectuels de son temps avec son Histoire du royaume de Navarre (1596). Un décor à semé de fleurs de lys accompagne son élégante reliure (10  000/15  000  €). C’est surtout durant le règne de Louis  XIV que la bibliothèque royale se développe. Ses armes et son chiffre ornent une reliure de Florimond Badier sur une édition originale…