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M comme marbrure

Publié le , par Marielle Brie de Lagerac

Dès le XIIe siècle, l’art japonais de l’«encre qui flotte sur l’eau» est promis à un bel avenir. Séduisant l’Orient et la Turquie sous le nom d’«art des nuages», le papier marbré est alors aux portes de l’Europe et s’apprête à marquer l’histoire de la reliure.

Serge Tatistcheff, Alexandre Ier et Napoléon : d’après leur correspondance inédite,... M comme marbrure
Serge Tatistcheff, Alexandre Ier et Napoléon : d’après leur correspondance inédite, 1801-1812, Paris, Perrin et Cie, 1891, in-8o, demi-percaline brune à coins, dos lisse monogrammé «T.V» en queue, pièce de titre de maroquin rouge, tranches jaspées. Neuilly-sur-Seine, jeudi 3 juin 2021. Aguttes OVV.
Adjugé : 252 
© Aguttes
Favorisant les échanges culturels, la prise de Constantinople en 1453 a permis aux voyageurs occidentaux de découvrir l’Empire ottoman et ses papiers d’un raffinement inédit, marbrés, brillants et colorés de pâles motifs nuageux. Ils sont alors les supports oniriques de la calligraphie et des documents infalsifiables de la bureaucratie, car on ne peut modifier sans trace ce qu’on y écrit au calame. Ces «papiers turcs» parviennent en Europe à la fin du XVI e   siècle sous forme d’albums amicorum, ces « livres d'amis » consistant en recueils de petits poèmes, d’impressions de voyage ou de témoignages d’amitié. Celui d’Henri d’Angoulême (1551-1586) est le plus ancien exemplaire connu, et toutes ses pages sont marbrées. Dès le début du XVII e   siècle, les premières marbrures européennes apparaissent en Allemagne  : on s’applique à reproduire les motifs orientaux à force d’expérimentations, et les feuilles curieuses…
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