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Lot n° 37

ANTONIO DIAS (1944-2018) Arid 1969 titré ;...

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ANTONIO DIAS (1944-2018) Arid 1969 titré ; signé, daté et inscrit 69 mi au revers acrylique, pochoir et projection sur toile titled ; signed, dated and inscribed 69 mi on the reverse acrylic, stencil and projection on canvas 85.5 x 85.5 cm. 33 11/16 x 33 11/16 in. Footnotes: Provenance Acquis directement auprès de l'artiste par le propriétaire actuel en 1969 Offrant une résistance spéculaire, l'Œuvre d'Antonio Dias a la prolificité d'une quête identitaire empreinte de contestations et de déracinement, de même qu'il porte en son sein une réalité naturellement contradictoire, puisque le Brésil connut à partir de 1964 une rupture socio-politique radicale. Ce bouleversement permit une prise une conscience éclairée de quelques artistes, 1964 étant une année de grandes confluences critiques et artistiques (c'est l'époque de la poésie participante, du groupe théâtral Opiniao, du cinéma Novo), qui fera éclore la Nova Objetividade Brasileira puis le Tropicalisme, sous l'impulsion de Federico Morais. Dans une recherche graphique luxuriante, les artistes remettent en question les équivalences entre la forme et le sens, la morphologie de l'image et la sémantique dans un concept d'appropriation hérité de Marcel Duchamp. Figure emblématique de l'art brésilien, ayant acquis une reconnaissance internationale dès le début de sa carrière, Antonio Dias se voit offrir, en 1964, une exposition personnelle par Jean Boghici à la Galeria Relêvo de Rio de Janeiro. Pierre Restany écrivit le texte introducteur du catalogue, qui est encore, à ce jour, l'essai critique le plus important le concernant. Véritable tournant de sa carrière, cette exposition infirme l'idée selon laquelle l'artiste se répond du Pop Art, son Œuvre fragmentaire autobiographique s'apparentant plutôt à « un journal intime de sexe, de sang et d'eau qui représente l'héritage de notre civilisation urbaine et industrielle à l'aube de sa deuxième mutation. » (Pierre Restany). L'Europe, choix de son exil volontaire après qu'il ait remporté en 1965 le prix de la peinture de la Biennale des jeunes de Paris (IV), lui offre la distance nécessaire que la migration incombe. Cette même année, l'approche inventive de son langage pictural lui permet de participer à l'importante exposition organisée par Gérard Gassiot-Talabot à la galerie Creuze La Figuration Narrative dans l'Art Contemporain auprès de Peter Saul, Hervé Télémaque, Enrico Baj, Gilles Aillaud, Bernard Rancillac, Robert Rauschenberg, etc. L'effervescence, en ce Paris des années 1960, permet à ces artistes de venir éprouver leur légitimité en conquérant de nouveaux territoires iconographiques : « L'art, pour se renouveler, ne peut s'enraciner » écrit si justement Béatrice Joyeux-Prunel. Dans une transition soudaine, liée à un nouveau départ, Antonio Dias abandonne le nationalisme résiduel de son pays, et son imagerie exubérante, pour devenir le chantre de l'anti-image. L'artiste, sous les conseils du collectionneur Marcello Rumma, s'installe à Milan en 1968 où il côtoie les artistes de l'Arte Povera. C'est dans cette ville qu'il réalise ses plus belles créations. Le peintre ayant été invité à Rotterdam un an plus tard par la Delta Gallery, c'est lors de cette exposition que lui vient l'idée d'un dialogue absurde entre Franco et l'artiste Corneille. Cet écrit étrange préfigure ses œuvres ultérieures où se distille l'apparition du langage dans une syntaxe concise. Sa radicalité se cristallise avec l'emploi de l'anglais, devenu le point de convergence d'idiomes culturels, visuels et verbaux tout en ancrant son Œuvre dans une appartenance universelle, ce que corroborera le titre de son autobiographie : Anywhere Is My Land. Tautologiques et conceptuelles, les œuvres de ces années-là, qui sont les plus recherchées par les collectionneurs, introduisent un motif pulvérisé sur lequel un message est apposé, solennel. Arid, de 1969, procède de ce modus operandi qui dévoile l'importance du carré à la profondeur malévitchienne. Le cadrage linguistique de la peinture au cadrage pictural du langage répond pour qu'entre excision et apparition, ce mot à notre regard s'impose. Parmi les expositions personnelles récentes concernant l'artiste peuvent être citées Antonio Dias : Derrotas e vitórias au Museu de Arte Moderna de São Paulo (2021), Antonio Dias : o ilusionista au MAM de Rio (2018), Antonio Dias : Ta Tze Bao chez Nara Roesler (2019, Una collezione à la Fondazione Marconi, Milan (2017). Les œuvres d'Antonio Dias sont la plus belle preuve que la radicalité ne saurait être une entrave à la polysémie car le langage est, aussi, ce qui sépare l'idée de la réalité. Offering quite a spectacular resistance, the Oeuvre of Antonio Dias has the proliferous quality of a quest for one's identity marked by contentions and uprooting; inherently his is a naturally paradoxical reality, as indeed since 1964 Brazil was subjected to a radical socio-political schism. Such an upheaval produced an enlightened awareness amongst some artists

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