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Lot n° 9

NAPOLÉON III (LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE, FUTUR). Lettre...

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NAPOLÉON III (LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE, FUTUR). Lettre autographe signée « Napoléon-L. B. » A LOUIS BONAPARTE. Château d’Arenenberg, 8 décembre 1834. 2 pp. 3/4 in-8, adresse au dos, cachet de cire aux armes impériales, déchirure marginale due à l’ouverture portant atteinte à un mot. « J’ai reçu votre lettre où vous m’annoncez la vente de la villa ; quoique la somme qu’on en donne ne soit pas considérable, je m’en réjouis pourtant car elle me donne les moyens de faire ici quelque achat qui m’occupe et m’intéresse. Vous me dites que je dois quelques centaines de piastres à Charlotte [fille de Joseph Bonaparte], mais vous savez que je ne reconnais pas cette dette qui vient d’une idée parcimonieuse arrivée à mon oncle Joseph la veille de mon départ de Londres. Il me semble que pour épargner les frais, il serait moins coûteux d’envoyer directement à Mr Macaire à Constances [Jean-Jacques Macaire, ou son fils David, banquiers de la reine Hortense et du futur Napoléon III] les payements échus provenant de la vente, mais vous saurez cela mieux que moi. Je croyais vous avoir déjà accusé réception du nécessaire en vermeil que vous m’avez envoyé par Auguste. J’ai aussi à vous remercier des livres que j’ai reçus de votre part et qui m’ont fait grand plaisir. QUOIQUE JE SOIS TRES STUDIEUX ET QUE JE TRAVAILLE PRESQUE TOUTE LA JOURNEE. MON OUVRAGE N’AVANCE QUE FAIBLEMENT ; C’EST EN EFFET... UN TRAVAIL IMMENSE QUE J’AI ENTREPRIS et qui demande de grandes recherches et une grande persévérance [probablement son Manuel de l’artillerie, qui paraîtrait à Zurich en 1836]. Vous devez vous féliciter doublement d’avoir toujours été en opposition à mes projets de mariage depuis que vous avez vu quelle légèreté et quelle insousciance le père et la fille ont mis à nouer de nouveaux liens. JE SUIS VRAIMENT HEUREUX D’AVOIR ECHAPPE A UN MARIAGE QUI M’AURAIT PROCURE DES ALLIANCES PEU ENVIABLES ET UNE FEMME D’UN ESPRIT ET D’UN CARACTERE NUL. [Un projet de mariage avait été ébauché en 1834 entre Marie-Louise Antoinette Arrgighi de casanova, fille du duc de Padoue, et le prince Louis-Napoléon Bonaparte, mais ce dernier, qui n’en était pas amoureux, y avait renoncé, et la jeune fille avait épousé peu après dans l’année Édouard-James Thayer.] Maman avait pensé à aller passer deux mois d’hiver à Genève afin d’amener quelque distraction dans la monotonie de la vie d’hiver à la campagne ; j’espère que nous irons encore à la fin de janvier quoique ma mère recule toujours ses projets de mois en mois. JE CONNAIS BEAUCOUP DE PERSONNES DISTINGUEES A GENEVE TELLES QUE M. SISMONDI, DUFOUR, PICTET... [l’historien et économiste Jean-Charles Léonard Simonde de Sismondi, le général et ingénieur Guillaume-Henri Dufour, le philosophe, philologue et ingénieur militaire Adolphe Pictet], et je serais charmé de voir la Suisse française que je ne connais nu[llement]. Adieu, mon cher papa, recevez l’assurance de mon sincère attachement. Votre tendre respectueux fils... » Arenenberg fut la demeure de la reine Hortense après l’Empire. Son fils le futur Napoléon III y passa une partie de son enfance et le racheta plus tard. Le prince impérial et l’impératrice Eugénie y passèrent leurs vacances estivales de 1873 à 1878.

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