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Lot n° 12

Courbet (Gustave)

Estimation :
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Ɵ Lettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemands. Lues à l'Athénée dans la séance du 29 octobre 1870. Chez tous les libraires et chez l'auteur, Paris, 1870. Édition originale (22,5 x 13,5 cm). Reliure : Demi-maroquin violine, do lisse, titre doré en long, non rogné, couvertures jaunes imprimées conservées (M.-L. Fort), boîte de protection. Très rare plaquette publiée en plein siège de Paris offerte par Courbet à l'abbé communard Gaston de Manas, avec d'autres documents sur Courbet, les prêtres et la Commune. « au citoyen Manas Gustave Courbet » Gaston de Manas était le vicaire de Notre-Dame-de-Lorette, église voisine du café La Nouvelle Athènes, qui drainait alors la bohème parisienne. Il deviendra plus tard le correspondant secret de membres du gouvernement de la Commune contraints à l'exil. Sont joints, dans le même esprit : - Les Curés en Goguette, avec six dessins de Gustave Courbet, Exposition de Gand en 1868, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Bruxelles, 1868 (ex-libris Robert de Billy, reliure cartonnée de l'époque). - Castagnary [Jules-Antoine], Gustave Courbet et la Colonne Vendôme. Plaidoyer pour un ami mort. E. Dentu, Paris, 1883. - Une photographie d'époque de Courbet. Alors que Paris était assiégé par les Prussiens, moins de deux mois après la défaite de Sedan, à l'instigation de son compatriote jurassien Victor Considerant (1808-1893), propagateur des idées de Charles Fourier, Gustave Courbet (1819-1877) prit la parole à l'Athénée des Arts, Sciences, Belles-lettres et Industrie de Paris. Il s'adressait alors indirectement aux Allemands, en particulier aux artistes, naïvement dupes de la propagande bismarckienne. Il se référait à sa bonne connaissance de l'Allemagne, où il avait exposé en 1869, étant même décoré par Louis II de Bavière, protecteur de Wagner ! Ce qui lui permettait quelques saillies parfaitement insolentes : « Vous parlez de civilisation ! Je vous ai vus à l'œuvre ; je vous ai vus ne sachant pas inviter quelqu'un à dîner... » Le lyrisme aidant, Courbet alla ensuite jusqu'à évoquer de futurs États-Unis d'Europe ! Courbet était devenu en septembre le président de la Commission des Arts à Paris, dont Honoré Daumier et Félix Bracquemond étaient membres. Lors de la Commune au printemps 1871, il sera « introduit dans les affaires politiques jusqu'au cou », comme il l'écrivait le 30 avril à ses parents : « Président de la Fédération des Artistes, membre de la Commune, délégué à la mairie, délégué à l'instruction publique : quatre fonctions les plus importantes de Paris [...] Paris est un vrai paradis ! Point de police, point de sottise, point d'exaction d'aucune façon, point de dispute ». On connaît la suite : après la semaine sanglante, Courbet sera arrêté la nuit du 7 au 8 juin et emprisonné à Mazas puis Sainte-Pélagie. Accusé d'avoir contribué à la destruction de la colonne Vendôme, il sera condamné à une forte amende pour sa reconstruction, et il choisira l'exil en Suisse, à La Tour-de-Peilz sur le lac Léman. Une amnistie ne tombera qu'en 1880, trois ans après la mort du peintre. Dans son livre de 1883, Castagnary démontera alors point par point la participation de Courbet à la démolition de la colonne Vendôme. Provenance : Gaston de Manas ; Robert de Billy.

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