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Lot n° 16

Hugo (Victor)

Estimation :
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La Légende des Siècles. Nouvelle série. Deux volumes. Calmann Lévy, Paris, 1877. Le tirage inclut 2 exemplaires sur peau de vélin (nominatifs mais non mentionnées à la justification, un pour l'auteur, l'autre pour Paul de Saint-Victor), 10 exemplaires sur japon, 20 exemplaires sur chine et 40 exemplaires sur hollande, avant le tirage courant. Édition originale (24,5 x 15,5 cm). Exemplaire nominatif « unique » sur peau de vélin pour Paul de Saint-Victor. Il est enrichi, relié dans le premier volume, d'un superbe dessin original à l'encre violette sur peau de vélin représentant les tours de Notre-Dame de Paris d'où le nom d'Hugo semble s'extraire. Reliure signée de Huser : Plein maroquin noir janséniste, dos à cinq nerfs, titre doré, doublures de box gris serties d'un filet doré, coupes filetées, tranches dorées, étuis. La Légende des Siècles, dont le premier volume parut en 1859, peut être considéré comme un testament poétique, ce qu'évoque précisément l'extraordinaire dessin d'Hugo relié dans le présent exemplaire. Hugo avait d'abord songé intituler son ouvrage Petites Épopées, mais grâce à l'obstination de Hetzel, son éditeur, auquel ce titre avait déplu, il trouva avec bonheur la superbe formule La Légende des Siècles. Ce dessin (22,5 x 15 cm) est décrit ainsi dans le catalogue 30 perles de la librairie Jean-Claude Vrain (2018) : « Il représente les deux tours de Notre-Dame jetant une ombre noire sur fond de ciel tourmenté qui va s'éclaircissant dans le coin supérieur droit. À leur pied, les lettres du prénom Victor disposées en arrondi viennent se perdre dans l'ombre. Puis se dressent les tours qui forment le H de Hugo, suivies par les lettres U G O, entrelacées, qui s'élèvent dans le ciel [...] Les lettres du prénom ont été comme jetées à terre et se perdent dans l'ombre. Les tours de Notre-Dame viennent rappeler le triomphe de sa jeunesse, tandis que les dernières lettres du nom, diaphanes, semblent s'évanouir dans les airs comme des volutes de fumée et sonnent comme un adieu, un détachement progressif des choses de ce monde ». Le catalogue de La Bibliothèque de Pierre Bergé (2e vente, 8-9 novembre 2016, notice du n° 291), évoque aussi pour ce dessin « une manière de testament ». Il existe à la Bibliothèque nationale de France deux esquisses répertoriées pour ce dessin, également à l'encre violette, beaucoup moins élaborées et avec la cathédrale à peine esquissée (Exposition au Petit Palais par la Bibliothèque nationale de la Ville de Paris : Soleil d'Encre, Manuscrits et Dessins de Victor Hugo, Paris, 1985, catalogue n° 420 A et B, page 279). Un autre exemplaire sur peau de vélin fut réalisé par l'imprimeur pour l'auteur (Bibliothèque du Colonel Sickles, Trésors de la Littérature Française, 1ère vente, Laurin-Guilloux-Buffetaud-Tailleur / Drouot, 20-21 avril 1989, n° 104). Hugo le dédicaça ensuite à son petit-fils Georges. Provenance : - Paul de Saint-Victor (ne figurait pas dans la vente de sa bibliothèque) - [Maurice Goudeket] Bibliothèque M. G. Rheims-Laurin / Drouot 1961, n° 140 - La Bibliothèque de Pierre Bergé, 2e vente, Sotheby's et Pierre Bergé & Associés, Paris, 8-9 novembre 2016, n° 291 - Librairie Jean-Claude Vrain, Paris, catalogue 30 perles, septembre 2018, n° 16.

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