VALÉE, Sylvain Charles (1773-1846), maréchal de... Lot n° 38

Très belle et intéressante correspondance militaire et amoureuse : -L.A.S. Rosenberg 9 [mai 1807]. 3 pp. 1/2 in-4. Après avoir évoqué la mort de la petite Hortense, le chagrin de sa mère et diverses nouvelles familiales, il exprime sa souffrance d'être si éloigné de sa femme, « quelle différence, mon amie, de ne pouvoir que t'écrire au lieu de l’embrasser. Je me rappelle maintenant les jours où, épiant le moment de ton réveil, je te portais notre petite Odile ; tes yeux s'ouvraient et tu voyais devant toi ce que tu as de plus cher au monde, et ce qui n'exister que pour t'aimer. Ce temps de bonheur reviendra, et j'ai l'espoir que nous nous trouverons plus heureux […] ». Il poursuit sur des considérations financières puis l’informe que leur ami, le général Maximilien-Sebastien FOY vient de se marier, « et n'ayant rien changé aux goûts que nous lui connaissons qui lui font préférer la gloire au solide, il a épousé la fille d'un colonel-général, M. Baraguey d'Hilliers […]. L'Empereur a signé le contrat de mariage. Il doit être aux anges, il est, dit-on, amoureux fou, cela ne m'étonne pas, mais […] je m'étonnerais que cela dure longtemps […] ». -L.A.S. Varsovie 3 janvier 1807. 4 pp. grand in-4. Le général Songis a demandé pour lui un avantage pécuniaire pour faciliter sa nomination de colonel et donne des nouvelles du pauvre Pernety [le général Joseph Marie Pernety] « à faire des sièges de Breslau, etc. il y a été employé par l'Empereur lui-même ; il a souvent de pénibles corvées qui lui sont occasionnées par l'avantage d'être connu particulièrement de lui […] ». -L.A.S. Königsberg, 15 juillet 1807. 1 p. in-4. Belle lettre rédigée un mois après la victoire de Friedland contre les russes et 8 jours après le traité de Tilsit marquant la fin de la 4e coalition. L'empereur est parti, suivi de quelques favorisés du Ciel, il « donne des grâces à profusion, il donne des biens en Pologne, il traite avec grande générosité les chefs de l'armée. Je ne sais pas s'il s'en tiendra là ; jusqu'à présent, nous autres canailles, nous ne nous ressentons pas de ces largesses […]. J'ai certainement plus travaillé que tous ceux que l'on récompense, quels qu'ils soient […] ». Taches d'époque et déchirure par bris du cachet. -L.A.S. Dantzig 31 juillet [1807]. 3 pp. in-4. De nouvelles demandes ont été adressées à l'Empereur pour l'artillerie et il a été proposé pour devenir « commandant de la Garde d'Honneur; je suis encore trop nouveau colonel pour penser au généralat […] mais le principal est que je me porte bien, que je t'aime toujours de tout mon cœur, et que je travaille pour faire ton bonheur […] ». Il a bien reçu les nouvelles épaulettes que son épouse lui a envoyées ; nouvelles militaires et affectations de collègues, etc. On joint une P.S. de Valée. Strasbourg, 20 septembre 1814. 1 p. in-folio oblong. Congé de réforme. Beau document. Lot présenté par Mathilde Lalin-Leprevost, expert C.N.E. (06 84 38 90 72).