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Lot n° 14

A Lobi upper Part of a Staff of a Notable, "b...

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Partie supérieure d'un bâton de dignité avec figure assise, "bòber". Lobi, Burkina Faso Avec socle / with base En bois. H 37 cm. Provenance : Gérald Minkoff (1937-2009) et Muriel Olesen (1948-2020), Genève. Les dignitaires de haut rang, par exemple les princes régionaux, les chefs de village, les devins ou les anciens de tribu, disposent d'un riche répertoire de symboles officiels visibles. Parmi ces insignes, on trouve souvent des bâtons de fonction artistiquement sculptés, qui ont parfois été transmis en héritage au sein de la lignée royale. Leur utilisation est variée et leur symbolique complexe. Elles servent par exemple simplement d'appui, d'instrument de protection, pour piquer, pousser et bousculer, pour faire des signes et des appels ou, plus généralement, pour faire des signes. En outre, ils sont également des extensions métaphoriques de la main et soulignent la présence des ancêtres dans les conversations. Ils illustrent la lignée de leurs propriétaires et sont présentés lors d'apparitions publiques. Dans certains endroits, les dignitaires prêtent serment lors de l'investiture. ----------------------------------------------------- Stephan Herkenhoff, collectionneur de lobi et expert en la matière, écrit sur les lobi dans "Anonyme Schnitzer der Lobi" : "A l'origine, les Lobi sont originaires du Ghana. Vers 1770, ils se sont partiellement déplacés vers le Burkina Faso et, environ 100 ans plus tard, vers la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, environ 180'000 Lobi vivent dans ce coin de trois pays. En 1898, les colonisateurs français ont regroupé les Lobi et leurs tribus voisines comme Birifor, Dagara, Teguessie (Thuna), Pougouli et Gan sous le terme de "Cercle du Lobi" pour des raisons administratives. C'est de cette communauté que nous parlons aujourd'hui lorsque nous évoquons "l'art lobi". L'une des particularités de l'art africain réside dans le fait que les sculpteurs restent le plus souvent anonymes. Il s'agit en général d'un art tribal qui doit suivre des canons bien définis, et rarement de créations individuelles. C'est pourquoi les sculpteurs ne sont que rarement connus par leur nom. Les collectionneurs d'art africain se demandent en premier lieu de quelle ethnie provient un objet. Contrairement à l'usage dans le domaine de l'art occidental, le nom des artistes individuels n'est pas très important. Dans la plupart des tribus, la variation des œuvres picturales est relativement faible. L'aspect des sculptures ou des masques ne varie que très peu d'une génération de sculpteurs à l'autre. Sur ce point, l'art des Lobi constitue une véritable exception. On y trouve une très grande diversité iconographique tant au niveau de la taille des statues qu'au niveau des différents détails (bouche, nez, yeux, oreilles, coiffures, position des bras, représentation de la partie thoracique, nombril, sexe, jambes, mains, pieds, etc.). L'une des raisons en est la structure de la tribu. Il ne s'agit pas d'une communauté dirigée de manière centralisée, mais d'une société acéphale. Les Lobi ne connaissent donc pas de rois ni de villes, mais uniquement des chefs de clan et des groupements lâches d'habitations fortifiées (appelées sukalas). Ainsi, il n'y avait que peu d'échanges d'informations sur de grandes distances. De ce fait, de nombreux styles et sous-styles locaux ont pu se développer au sein de la convention stylistique lobi. Il n'est pas non plus facile d'attribuer un objet à un lieu de création précis. Cela s'explique par le fait que les familles lobi abandonnent leur lieu de résidence au bout de 2 à 3 générations en raison de l'épuisement des champs et partent à la recherche d'une nouvelle région où elles trouveront des sols vierges. C'est ainsi que, même sur place en Afrique, on obtient différentes réponses lorsqu'on demande aux autochtones d'où vient une statue (communication orale de Thomas Waigel). Une autre particularité de la création des statues des Lobi résulte du fait que tout homme peut en principe devenir sculpteur". Littérature complémentaire : - Scanzi, Giovanni Franco (1993). L'art traditionnel Lobi. Milan : Ed. Milanos. - Katsouros, Floros et Sigrid ; Herkenhoff, Stephan et Petra (2006). Sculpteurs anonymes de Lobi. Hanovre : Ethnographika Hannover. ----------------------------------------------------- Gérald Minkoff et Muriel Olesen Muriel Minkoff-Olesen (1948- 2020) a suivi sa formation à l'École d'arts appliqués de Genève. Gérald Minkoff (1937-2009) était anthropologue et biologiste de formation. Tous deux accèdent à la notoriété en tant qu'artistes et dès leur rencontre en 1967, ce couple emblématique de l'art contemporain est inséparable. Le duo Olesen-Minkoff, passionné de voyages, a exploré la vie comme des nomades curieux et a ainsi parcouru le globe, de l'Afrique à la Patagonie en passant par l'Asie, l'Océanie et l'Amérique. En tant qu'artistes et collectionneurs expérimentés d'art contemporain, ils avaient bien entendu une sensibilité marquée pour l'esthétique et les concepts de l'art extra-européen. Les gènes

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