L’histoire de cette collection nous est inconnue. Pour nous, elle commence par une découverte fortuite, au gré d’un banal rendez-vous d’inventaire de succession ; celle
d’un homme dont nous ne savons rien hormis qu’il fut à un moment de sa vie antiquaire.
Dans le quartier de la Porte Dauphine, cet appartement au désordre opacifiant nous a dévoilé peu à peu son contenu en nous révélant ce que nous recherchons tous :
l’abondance et le goût. Ici s’accumulait, parfois anarchiquement, près de 800 tableaux et quelques 20 000 feuilles (dessins, estampes, photos).
De cette collection nulle part cartographiée, de ce collectionneur inconnu des principaux experts, nous ignorons presque tout. Se dessine à la lumière de cet amoncellement
le caractère d’un homme solitaire, féru d’histoire de l’art, inlassable défenseur de l’Artiste, qu’il soit peintre, dessinateur, sculpteur ou photographe. Nous aimerions
comprendre, en savoir plus, interpréter ce qui poussait cet homme à accumuler, souvent sans les exposer, tant et tant de tableaux et dessins. Nous ne pouvons faire
que des suppositions.
La dispersion de cette collection sur près de sept ventes est le reflet de cette quête et de ce mystère. Elles nous livrent, en ombres chinoises, les traits de cet homme
passionné d’art et de découvertes. Elle nous révèle aussi que cette agrégation, quête d’une vie, ne fut pas vaine : l’ensemble de sa collection aujourd’hui révélée sera ven-
due au profit de l’Institut Pasteur.
Jean-Léon Gérôme (Vesoul, 1824 - Paris, 1904)
L'épave
Toile
70,4 x 106,3 cm
Exposition : Cercle de l'Union artistique, 5 rue Boissy d'Anglas, n°44 (appartient à l'auteur)
Bibliographie : Arsène Alexandre, article dans Le Figaro, rubrique, la vie artistique, lundi 4 février 1901 : "On peut
assimiler à un paysage la marine avec une barque de naufragés qu'expose M. Gérôme. Il y a quelque analogie,
pour le sujet, mais différence entre autres choses pour la mise en toile avec le chef-d'?uvre si émouvant de
Delacroix au musée du Louvre."
Estimation : 80 000/120 000 €
Alfonse MUCHA (1860-1939)
Lamalou-les-Bains, Hommage au docteur Charcot, 1903
Encre, lavis et crayon signé et daté en bas à gauche
55,5 x 25 cm
Georges de FEURE (1868-1943)
Paysage, 92
Gouache
66,5 x 65 cm
Estimation : 6 000/8 000 €
Paul SERUSIER (1864-1927)
Ile de la douane, entrée du Trieux
Fusain et crayons portant le timbre de l’atelier
15 x 23 cm
Estimation : 5 000/6 000 €
George DESVALLIERES (1861-1950)
Résurrection des morts vers 1946
Détrempe sur toile signée en bas à droite
175 x 84 cm
Bibliographie :
- « George Desvallières, Catalogue raisonné de l’œuvre complet CR 1447- 2675 » Catherine Ambroselli de Bayser,
Somogy édition d’art, Paris, 2015, reproduit et décrit sous le n°2535, P. 670
Estimation : 4 000/5 000 €
Alphonse OSBERT (1857-1939)
Jeune bergère, le soir, 1935
Huile sur panneau signé en bas à droite, titré, daté, contresigné et porte un n° 1137 au dos
21 x 28 cm
Estimation : 2 000/3 000 €
Jean-Louis HAMON (1821-1874)
Cantharide esclave
Huile sur papier marouflé sur toile signé en bas à droite.
Restaurations sur les bords.
40 x 47 cm
Exposition :
- Salon des artistes vivants de 1857, n°1297
Estimation : 1 000/2 000 €
La vente se fera au comptant. Les acquéreurs paieront en sus de l’adjudication 30 % TTC. En cas de paiement par chèque par l’adjudicataire, le transfert de propriété n’aura lieu qu’après encaissement du chèque. Tous les frais bancaires sont à la charge de l’acheteur. Des frais de magasinage et de manutention seront facturés en cas de retard de paiement. L’adjudicataire le plus offrant et dernier enchérisseur, aura l’obligation de payer comptant et de remettre ses nom et adresse. La société de vente étant par son statut un mandataire agissant pour le compte du vendeur, c’est le vendeur de l’objet taxé à la T.V.A. qui est seul responsable de la déclaration du paiement de la T.V.A. auprès des Autorités fiscales compétentes. Dès l’adjudication prononcée, les objets sont sous l’entière responsabilité de l’adjudicataire. L’ordre du catalogue est suivi ; toutefois, la société de vente et l’expert se réservent le droit de réunir ou de diviser les lots. Les renseignements concernant les lots sont donnés à titre indicatif. Des rapports de condition des lots sont disponibles sur demande. Aucune réclamation ne sera admise une fois l’adjudication prononcée. La société de vente et l’expert se chargent d’exécuter gracieusement les ordres d’achat qui leur seront confiés. L’opérateur de vente volontaire est adhérent au Registre central de prévention des impayés des Commissaires-priseurs auprès duquel les incidents de paiement sont susceptibles d’inscription. Les droits d’accès, de rectification et d’opposition pour motif légitime sont à exercer par le débiteur concerné auprès du Symev 15 rue Freycinet 75016 Paris. *Les lots marqués d’un astérisque sont soumis à l’obtention d’un certificat CITES pour l’exportation. Retrait des lots de petite taille : Daguerre, 5 bis, rue du Cirque 75008 Paris, sur rendez-vous au +33 (0)1 45 63 02 60 14 jours gratuits puis 5€ /jour/ lot. Retrait des lots d’un volume important: Magasinage Drouot, 6bis rue Rossini 75009 Paris, sur rendez-vous au +33 (0)1 48 00 20 18 ou [email protected] A partir du 2e jour, frais de stockage TTC par lot : 1 €/5 €/ 10 €/15 €/20 €, selon la nature du lot
Lot n° 21
Armand Désire GAUTIER (1825-1894)
La folle de... Lot 21
Armand Désire GAUTIER (1825-1894)
La folle de la Salpêtrière
Papier marouflé sur toile.
Annoté en bas vers la droite La folle de la Salpêtrière. 26 x 20,6 cm
Armand Gautier est l'ami le plus fidèle de Gustave Courbet,avec lequel il partage la recherche du réalisme et l'intérêt pour des sujets modernes et sociétaux. Au début des années 1850, à Paris, il se lie d'amitié avec son compatriote lillois étudiant en médecine, Paul Gachet. Celui qui deviendra le protecteur des impressionnistes et recevra Cézanne et van Gogh dans sa maison d'Auvers-sur-Oise est, en 1854, externe à la Salpêtrière dans le service du docteur Falret, lequel délivre à Gautier "?une autorisation de réaliser de nombreuses études telle que une Gâteuse, une Mégalomane, Une princesse à la Salpêtrière?" (catalogue de l'exposition Armand Gautier 1825-1894. Une amitié à la Courbet, Ornans, musée Courbet, 2004, p. 29). Ces études préparent un grand format, Les Folles de la Salpêtrière, refusé au Salon de 1854?; perdu, sa composition est connue par une gravure.
Fondé en 1656 en tant qu'hospice pour les femmes sans abri, l'hôpital de la Salpêtrière à Paris traverse des évolutions significatives au cours des siècles. Au XVIIIe siècle, le médecin visionnaire Philippe Pinel (1745-1826) instaure des réformes majeures dans l'approche du traitement des troubles mentaux au sein de l'établissement, tels que la suppression de l'enchaînement des patients. Puis, au XIXe siècle, le renommé Jean-Martin Charcot (1825-1893) prend les rênes du service de neurologie, se consacrant à l'étude de l'hystérie chez les femmes.
Les années 1870-1920 sont marquées par les recherches approfondies de Charcot sur l'hystérie, impliquant fréquemment des femmes qualifiées de "folles de la Salpêtrière". Cette période est marquée par des avancées notables dans la compréhension de la santé mentale, toutefois, elle est également ponctuée par des pratiques médicales controversées et de stigmatisations associées aux troubles mentaux. Ces femmes sont régulièrement exposées lors de démonstrations cliniques, parfois devant un public, dans le but de présenter les symptômes de l'hystérie. A la fin du XIXe siècle, un bal notoire est organisé annuellement à l'hôpital, connu sous le nom de "bal des folles". Cet évènement attire de nombreuses personnalités, suscitant l'attention de la presse parisienne qui s'en fait l'écho.
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