Émile Chartier dit ALAIN (1868-1951).
Manuscrit autographe signé, Propos d’un Normand ; 2 pages in-8 au crayon, sous chemise à rabats chagrin lie de vin.
Réflexions sur les riches et les pauvres. Ce Propos d’un Normand a été publié dans La Dépêche de Rouen du 15 avril 1911. « C’est au sujet des maux qu’il est surtout utile de philosopher. […] Si les riches pouvaient réfléchir à ces principes si simples, […] ils se sentiraient liés aux pauvres par un contrat rigoureux, et surveilleraient la prospérité autour d’eux avec la même attention qu’ils apportent à leurs comptes. […] Ce qui m’effraye, quand je pense à des bouleversements possibles, ce ne sont point les théories révolutionnaires ; c’est plutôt cette folle audace des riches qui ne pensent à rien qu’à leurs rentes et à leurs plaisirs, qui usent du bien commun comme s’ils avaient là-dessus des droits sans condition, et qui se serrent, en somme, à la grande table où nous mangeons tous, sans regarder le nombre de convives et les portions. Cet aveuglement est par lui-même révolutionnaire […] les riches doivent avoir, bien plus que les pauvres, le souci du bien commun »…
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