Une pièce exceptionnelle vient rappeler que le grand dessinateur du XVIIIe siècle, témoin de son temps, était aussi un remarquable inventeur. On lui doit en effet ce transparent évoquant les dernières années de l’Ancien Régime. Tout un cinéma avant l’heure.
De Louis Carrogis, dit Carmontelle, on admire sans se lasser la formidable galerie de portraits réalistes, présentant ses contemporains de profil et dans les moindres détails, saisis au crayon et à l’aquarelle : sans doute parce que ces instantanés – dont les modèles sont issus de l’aristocratie, de la bourgeoisie, mais aussi du monde des arts et des sciences – permettent d’entrer de plain-pied dans la brillante société des Lumières. On en a recensé plus de sept cents, une production que l’artiste, la gardant pour lui, n’avait jamais monnayée, et dont la plus grande partie est conservée au château de Chantilly. En chroniqueur de son époque, il a pu aussi, à la façon d’un reporter d’aujourd’hui, fixer la Malheureuse famille Calas dans sa prison, une œuvre plus critique, et largement diffusée par la gravure. Multimédia avant l’heure En son temps, ce touche-à-tout de génie a été apprécié pour bien d’autres talents, qui devaient se révéler tout au long d’une carrière protéiforme. Ainsi, quand ce fils de cordonnier parisien débute dans l’armée, au cours de la guerre de Sept Ans, il occupe le poste de topographe, grâce à une pratique du dessin déjà solide. Rendu à la vie civile, le voici bientôt…
com.dsi.gazette.Article : 13230
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.