Débutée il y a tout juste dix ans, la collection de dessins d’arts décoratifs du Rijksmuseum s’expose à la Fondation Custodia. Au travers d’une sélection de 200 feuilles, son conservateur Reinier Baarsen en déploie tous les enjeux.
Daniel Marot (1661-1752), Projet pour une table console, un trumeau et une torchère, 1700-1701, plume, encre noire et brune, sur un tracé à la pierre noire, 40,4 x 24,5 cm.
Daniel Marot (1661-1752), Projet pour une table console, un trumeau et une torchère, 1700-1701, plume, encre noire et brune, sur un tracé à la pierre noire, 40,4 x 24,5 cm.
C’est une émotion particulière de montrer ces dessins à Paris », confie Reinier Baarsen. Parfaitement francophone, le conservateur du Rijksmuseum reconnaît facilement l’importance de l’Hôtel Drouot et des maisons de ventes françaises dans les acquisitions qu’il a pu réaliser depuis 2013 pour son département des arts décoratifs. Alors que la plupart des grands musées, de Londres à New York en passant par Vienne ou Berlin, ont constitué ce genre de fonds dans les premières décennies du XX e siècle, il pouvait sembler anachronique de se lancer dans un tel projet. Ces dessins ne sont en effet pas parmi les plus montrés au public, et les replacer dans une actualité demandait un engagement solide et une perspective neuve. Si les cotes relativement basses de ces dessins et de multiples dons ont permis de constituer une collection rapidement, une direction forte et des partis pris problématisés s’imposaient néanmoins. Reinier Baarsen a ainsi fait l’impasse sur les dessins d’ornements – qui pouvaient exister sous forme d’estampes au musée – ou ceux d’architectures, et a cherché à conforter l’ensemble très riche et ancien de pièces de mobiliers dont il avait la charge. Les feuilles qu’il a rassemblées documentent ainsi historiquement,…
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