Troisième et dernier acte pour ce projet ambitieux qui réunit les très riches collections ethnologiques et asiatiques berlinoises. En n’éludant aucune des questions postcoloniales d’aujourd’hui.
Le 17 septembre dernier, plus de 25 000 visiteurs ont enfin pu découvrir les ultimes aménagements du Humboldt Forum, mettant un point final à une aventure menée depuis vingt ans, contre vents et marées… Après deux ouvertures partielles – dont l’une virtuelle en raison de la pandémie –, ce parcours monumental, placé sous les auspices de l’explorateur prussien Alexander von Humboldt (1769-1859) et de son frère Wilhelm (1767-1835), s’affirme définitivement comme l’un des plus importants espaces au monde consacrés aux cultures extra-européennes. Ainsi, comprenant non pas un, mais deux musées logés dans un château berlinois flambant neuf, l’institution présente plus de 24 000 objets – sur un total de 500 000 références pour l’Ethnologisches Museum et de 40 000 pour le Museum für Asiatische Kunst –, le tout se déployant sur les 17 000 mètres carrés d’espace d’exposition. Ce long processus d’élaboration, de surcroît ralenti par la crise sanitaire, demeure indissociable d’un autre projet tout aussi titanesque, et controversé. Si l’idée d’un Humboldt Forum comme «centre de dialogue entre les cultures et la science» – suivant sa dénomination première – germe dès les années 1990 et la chute du Mur, il lui faut attendre encore quelques années pour prendre forme. Ce sera finalement celle de l’imposant palais royal, disparu il y a soixante-douze ans : sa reconstruction a été votée par le Bundestag le 4 juillet 2002, face aux tenants d’une architecture plus contemporaine, minoritaires. Projet contesté au sein même de la population pour des raisons surtout budgétaires – la facture finale sera de 680 M€ –, cette reconstitution monumentale,…
com.dsi.gazette.Article : 40510
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