Le Suédois Theodor Ahrenberg fut l’un des grands collectionneurs d’art du XXe siècle. Pour la première fois, un ouvrage retrace son histoire. Son fils Staffan, éditeur des Cahiers d’Art, livre son témoignage.
Comment votre père est-il devenu collectionneur ? Par passion personnelle. Car rien ne l’y prédestinait, ni son environnement familial, ni son milieu professionnel. Il a acquis sa première pièce, une lithographie de Picasso, à la fin des années 1940. Et il a enchaîné avec des gravures, des peintures, des sculptures. Rapidement, il a souhaité rencontrer les artistes, et dès lors, il leur a acheté directement des œuvres. Directeur d’une entreprise pétrochimique, il profitait de ses voyages pour visiter les ateliers. En Pologne, il a fait connaissance de Tadeusz Kantor. En France, il s’est rapproché de Matisse et de Picasso. Il recevait aussi à Stockholm, dans son appartement. Chagall et Tinguely y sont venus à son invitation. À mesure que sa collection gagnait en notoriété, il s’est également impliqué sur la scène artistique. Il participait à des associations, telles que les Amis du Nationalmuseum ou du Moderna Museet. Et il a été amené à dénoncer les insuffisances de la politique culturelle, le conservatisme des institutions. Ce qui lui a attiré des inimitiés. D’ailleurs, quand il a proposé de mettre ses œuvres en dépôt dans un musée, son idée a été rejetée.…
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