Céline Lévy, la passion de Bernard Buffet en héritage

Quel a été votre parcours ? Je suis entrée à la galerie en 1998, à l’âge de 26  ans, et j’ai assisté Maurice Garnier jusqu’à sa mort en 2014. Après des études de gestion à Paris-Dauphine et un DESS de langues étrangères à la Sorbonne, j’avais déjà un peu travaillé et suivi les cours de l’École du Louvre en auditrice libre. Ida Garnier était ma grand-mère. Maurice était son second mari mais je le considérais comme mon grand-père, et il me considérait comme sa petite-fille. J’ai vu durant toute mon enfance des œuvres de Bernard Buffet. J’en étais imprégnée, j’ai grandi avec elles. J’étais impressionnée et admirative mais j’avais aussi cette vision des Écorchés , qui m’effrayaient… Je suis entrée à la galerie pour travailler sur un artiste que je connaissais et, petit à petit, j’ai été formée de façon plus intense à l’étude de son travail. À la fin de sa vie, Maurice Garnier avait quasiment perdu la vue, je l’assistais d’autant plus, avec bien sûr tout le reste de l’équipe. Quels sont vos souvenirs de Bernard Buffet ? Il était très timide et réservé. Enfant, je l’ai vu à la galerie lors des vernissages puis je l’ai côtoyé davantage durant la dernière année de sa vie. Il entrait dans la galerie et venait directement dans le salon, très souvent accompagné d’Annabel, pour s’entretenir avec Maurice et Ida Garnier. Ils ont collaboré dès leurs débuts. En 1948, après l’obtention du prix de la Critique par Bernard Buffet, Maurice…