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Le château Laurens à Agde, ou le rêve éveillé d’un dandy

Publié le , par Philippe Dufour

La demeure imaginée par un esthète languedocien ouvre ses portes au public. L’occasion d’un voyage fantastique dans l’espace et le temps, entre Égypte pharaonique et Belle Époque.

Le salon de musique.© David Maugendre Le château Laurens à Agde, ou le rêve éveillé d’un dandy
Le salon de musique.
© David Maugendre
Des générations d’Agathois ont contemplé cette bâtisse spectaculaire, dressant ses volumes clairs et ses toits en terrasse, à mi-chemin entre temple égyptien et mausolée gréco-romain, sur l’autre rive de l’Hérault, face à la vieille ville… Édifié entre 1898 et 1901, le château Laurens porte le nom de son commanditaire, Emmanuel Laurens (1873-1959), un dandy millionnaire. Avec ce palais extravagant, l’homme, qu’aucune contingence financière n’entravait,  pu donner forme à ses rêves nourris par de lointains voyages. Affichant un programme décoratif mariant avec un certain brio l’art nouveau et celui de l’Égypte antique, la demeure a été le royaume de cet esthète, lieu de vie et de fêtes somptueuses, jusqu’à la fin des années  1930. Après la disparition de son créateur en 1959, le château Laurens, déjà vendu en viager, reste inhabité. Comme oublié par ses nouveaux propriétaires, le bel endormi a la chance de ne connaître aucune transformation  ; en revanche, il subit l’outrage de décennies d’abandon, avec dégradations et vols à la clé. Cette longue période, critique, se termine heureusement en 1994, lorsque la ville d’Agde rachète l’édifice, inscrit deux ans plus tard au titre des Monuments historiques. En 2024, après seize ans de travaux et 15  M€ –avancés surtout par l’Agglo Hérault Méditerranée (à hauteur de 35  %) en partenariat avec la DRAC Occitanie (pour 30  %)  –, le public peut enfin découvrir ce lieu hors du temps, reflet d’une personnalité fantasque.   Le vestibule et le grand escalier. © David Maugendre Richissime et libre Cette maison, c’est d’abord l’histoire de la bonne fortune d’un…
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