Le mot collectionneur ne plait pas à Christian Giacomotto. Il est un découvreur, parfait connaisseur de la Haute Epoque et de l’art islamique, amateur d’œuvres dont il aime confronter les styles et les époques. Un extraordinaire musée imaginaire.
Derrière la façade d’un immeuble parisien, abrité par le mur d’un couvent du XVII e siècle, se cache un monde prodigieux où les chefs-d’œuvre se côtoient, où les siècles se répondent, où les sculptures et les tableaux racontent une histoire. L'ensemble réuni par Christian Giacomotto n’a pas d’équivalent : ici, comme nulle part ailleurs, un portrait Renaissance voisine avec un chapiteau de Cordoue, une Vierge romane regarde une boîte moghole en jade du XVIII e siècle, une toile caravagesque est suspendue au-dessus d’une commode marquetée. Le mélange peut sembler déconcertant, voire disparate : pourquoi rapprocher un vitrail de la fin du XV e siècle d’un miroir sicilien de Trapani du XVII e ? Inédit, secret, impénétrable, cet ensemble de chefs-d’œuvre est ici révélé pour la première fois. Son propriétaire a d’abord connu une insolente réussite dans les affaires, où sa silhouette d’ancien pilier de rugby, ses cravates anglaises et sa voix de ténor ne passaient pas inaperçues. Il pouvait se vanter de l’un des plus beaux carnets d’adresses du monde de la finance et d’un sens de l’amitié sans faille. Il est né à Tunis, dans la même rue que Philippe Séguin, qui restera l’un de ses amis les plus proches. À 17 ans, il choisit Paris, mais il gardera de son adolescence le goût du mélange des civilisations…
com.dsi.gazette.Article : 36023
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