Hàm Nghi, empereur d’Annam et peintre en exil

C’est d’abord une histoire d’amitié. De celles dont seul le destin, entraîné par les aléas de l’histoire, a le secret. Celle-ci unit deux hommes  : Henri Aubé, militaire français en poste à Hanoï de 1909 à 1911, et Hàm Nghi, éphémère empereur d’Annam, exilé en Algérie par le gouvernement français et s’étant découvert une passion pour la peinture. Pour autant, ce n’est ni dans l’actuel Vietnam, ni dans le pays d’Afrique du Nord que les deux hommes font connaissance, par l’intermédiaire d’un ami commun, mais dans une ville du sud-est de la France réputée pour ses cures thermales  : Vichy. De cette rencontre découlent une vingtaine de toiles, estimées de 600/800  € à 3  000/5  000  € et qui ont bien failli disparaître à jamais… Mais avant cela, un retour dans les dernières décennies du XIX e   siècle s'impose, période mouvementée en proie aux soubresauts politiques de par le monde. Un véritable Game of Thrones En Indochine, des années de politique conservatrice et isolationniste, accentuée par le refus de tout commerce avec l’Occident, ont considérablement affaibli la région  ; après la signature d’un premier traité arraché en 1862 à l’empereur Tu Duc, la France prend progressivement…