Elles furent peu nombreuses à son époque à rejoindre le clan très masculin de la photographie humaniste d’après-guerre. Sabine Weiss en est aujourd’hui l’une des dernières représentantes, témoin et protagoniste de soixante-dix ans d’histoire.
Sabine Weiss, c’est un patrimoine photographique truffé d’anecdotes qu’elle raconte avec plaisir, dans sa maison du 16 e arrondissement, qu’elle occupe depuis 1949. Elle dit avoir arrêté la photographie depuis trois ans pour s’occuper uniquement de ses archives. « Avec mon grand âge, lance-t-elle d’un air amusé, il est temps que je commence à classer tout ça. » Le don de 200 000 négatifs, 7 000 planches-contact, 2 000 tirages vintage, 3 500 tirages de travail ainsi que de 2 000 diapositives a déjà été fait au musée de l’Élysée en 2017. Elle ne cherche pas pour autant à capitaliser sur une postérité muséale. Son actualité et sa présence aux derniers Paris-Photo et Salon de la photo témoignent d’un véritable besoin de rester dans le présent, de fixer ses propres traces photographiques dans la mémoire collective de ses pairs et des nouvelles générations. « Je n’ai jamais été douée pour les études. J’aime l’image. Je suis plutôt une visuelle qu’une intellectuelle. » À 8 ans, en possession de son premier appareil photo, « une sorte de boîtier en bakélite bon marché que j’avais acheté deux francs cinquante avec mon argent de poche », elle prend…
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