Il y a bien longtemps que le dragon est choisi comme thématique de l’art et bien souvent les enchères le pourchassent, tel une perle sacrée dans les nuages !
À l’automne dernier, le Louvre-Lens, avec l’exposition «Animaux fantastiques», a cherché à interroger l’origine des créatures hybrides, aussi terrifiantes que fascinantes. Le dragon y jouait le premier rôle, doté d’une salle dédiée ; il est vrai que, répertorié depuis le IV e millénaire av. J.-C. – ce qui impose un certain respect –, et ayant traversé toutes les civilisations, il leur a survécu. En astrologie chinoise, c'est le signe de la puissance par excellence, et un symbole de fertilité. 2024 étant l'année du Dragon, un véritable baby boom est même attendu en Asie. Il est donc temps de se pencher sur ce monstre fabuleux, porteur en Orient de mille bienfaits, et symbole maléfique en Occident.
La Chine s’enflamme
«Mythes, légendes, symboles, que de variétés de dragons le monde chinois n’a-t-il pas hébergé !», écrivait Michel Maucuer, alors conservateur en chef au musée Cernuschi. Comment est né cet être chimérique ? Aucune certitude à ce sujet, les modes de pensée des hommes de l’Antiquité étant grandement méconnus, mais de récentes découvertes archéologiques révèlent que ses plus anciennes représentations remontent, en Asie, au IV e millénaire av. J.-C. Et déjà elles étaient variées, l’«animal», désigné par des noms différents, pouvant être long, noir, blanc, rouge, volant, venant des mers ou du monde souterrain. Son incroyable pouvoir de métamorphose lui a permis de transcender toutes les croyances et de régner sur tous les domaines, au point de devenir le symbole de l’empereur. Au III e siècle avant notre ère, Liu Bang, fondateur de la dynastie des Han, se proclame…
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