Près de cent ans après avoir été démontés et mis en caisse, les décors de la Chancellerie d’Orléans, démolie en 1923, reprennent vie dans les salons de l’hôtel de Rohan, à Paris, siège des Archives nationales. Un sauvetage miraculeux.
À quelques semaines de l’inauguration, le chantier de remontage des décors de feue la Chancellerie d’Orléans va bon train. Et dans le bruit mêlé des marteaux-piqueurs, des visseuses et des ponceuses à l’œuvre sur le sol de marbre du grand escalier, c’est miracle d’apercevoir, à travers les montants de l’échafaudage métallique qui occupe toute la pièce, le merveilleux plafond peint par Antoine Coypel au début du XVIII e siècle, aux couleurs éclatantes de fraîcheur. Conçu dans le « petit goût », une peinture légère et gracieuse dans laquelle excelle le peintre favori du Régent, le programme iconographique qui se déploie sur le plafond du grand salon s’articule autour du Triomphe de l’amour sur les dieux de l’Olympe et met en scène d’adorables putti ailés, s’emparant avec malice, qui, du bouclier de Mars, qui, du trident de Jupiter, qui, du carquois de Diane… Vu de près et éclairé à la lumière crue des projecteurs, d’imperceptibles fissures se devinent, comme les coutures d’un tissu dont on aurait assemblé les différentes pièces. Ce sont les seules traces, à peine visibles, de l’aventure extraordinaire des décors de la Chancellerie d’Orléans, cet hôtel…
com.dsi.gazette.Article : 29224
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