Une restauration d’envergure redonne sa splendeur au monument parisien de la Renaissance, tandis qu’une exposition retrace sa genèse et son histoire mouvementée. Une réussite.
Malmenée par l’histoire, la fontaine des Innocents retrouve son aura. Pour célébrer l’événement longtemps attendu par les Parisiens amoureux de ce petit édifice Renaissance, le musée Carnavalet – Histoire de Paris lui consacre une exposition. Pour la première fois, l’institution ouvre ses salles à l’histoire d’un monument, offrant enfin à voir les cinq nymphes sculptées par Jean Goujon –déposées pour être restaurées – à côté des bas-reliefs aux décors marins. Retirés de l’édifice depuis le XIX e siècle, ces derniers sont désormais conservés au musée du Louvre. Un tel lieu s’imposait. Sur les façades de l’hôtel des Ligneris (dit Carnavalet) demeure en effet, grâce à Goujon, le répertoire de formes qui fécondera la statuaire décorative française de la Renaissance. Silhouettes élancées et gracieuses s’adaptant aux contraintes de l’architecture et drapés mouillés épousant la forme des corps : fort de sa culture classique et nourri à l’art des Italiens, le maître signe alors un canon promis à de belles heures. Un véritable manifeste de la sculpture maniériste.
Charles Marville (1813-1879), La Fontaine des Innocents, face est , 1855-1858. © Bibliothèque nationale…
com.dsi.gazette.Article : 52177
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