Dans le pays de Dante, le secteur du livre ancien connaît une phase de croissance soutenue grâce à des résultats de plus en plus élevés aux enchères. Ce marché de niche demeure cependant animé par des collectionneurs rétifs à la spéculation.
Les livres rares le sont de moins en moins lorsqu’il s’agit de figurer parmi les meilleurs résultats des grandes ventes aux enchères italiennes. Ils ne prennent plus la poussière sur les étagères des archives des musées ou sur celles de bibliophiles raffinés mais font désormais la une des magazines sur papier glacé. C’est le sort qu’a connu en tout début d’année le Codex Santini , un ouvrage rédigé à la fin du XV e siècle à la cour des ducs d’Urbino dans le but de glorifier l’hégémonie de ces derniers en matière d’ingénierie civile et militaire. En 1657, l’ensemble de leur bibliothèque est intégré à la Bibliothèque apostolique vaticane à l’exception de ce codex richement illustré, qui nous est parvenu dans un état de conservation exceptionnel. Mise sur le marché par Il Ponte, l’une des plus importantes maisons de ventes italiennes, avec une estimation de 380 000/450 000 €, il n’a pas trouvé preneur. Son classement au patrimoine italien, qui interdit sa sortie du pays, aura dissuadé les riches collectionneurs étrangers. Mais sa valeur tant historique qu’esthétique devrait lui assurer une place de choix dans un musée. «Il aurait pu atteindre plusieurs millions d’euros, estime…
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