Le ministère de la Culture s’est réjoui du retour à Dijon du «pleurant n° 17», en omettant d’indiquer que la France est désormais sommée de se justifier devant la justice européenne.
Le Pleurant épanchant ses larmes doit rejoindre cette semaine la procession du tombeau de Philippe le Hardi au palais ducal de Dijon. Après restauration, il a fait l’objet d’une exposition du musée en ce lieu. Il retrouve donc le cortège de statuettes qui entouraient le gisant de Philippe II, dans la nécropole qu’il s’était choisie à la chartreuse de Champmol pour affirmer la primauté du duché de Bourgogne. Au début du XV e siècle, Claus Sluter, suivi de son neveu Claus de Werve, a ciselé dans l’albâtre cet ouvrage en ronde bosse, « admirable», selon Flaubert, par sa capacité à relever « l’expression de la peur de l’enfer, de la résignation et du mépris des choses de la terre» en chacun des affligés. Le 11 juillet, le ministère de la Culture s’est réjoui de cette «restitution» en félicitant ses services pour leur «mobilisation» qui a permis la revendication de biens publics «détenus par des personnes privées sans fondement juridique». Ce cas n’est en effet pas isolé (voir la Gazette n° 6 du 9 février 2018, page 32). Le ministère a juste omis de préciser qu’il venait de recevoir, de la part de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), une demande d’explication sur sa conduite. Cette affaire semble en effet…
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