Avoir le même plaisir à vendre un Harpocrate au Louvre ou un fragment épigraphique à un étudiant n’est pas commun. Les frères Adrien et Ollivier Chenel et l’épouse du second, Gladys, ne sont justement pas communs…
Pourquoi multiplier les invitations, collaborations ou expositions tout au long de l’année dans votre galerie du quai Voltaire ou ailleurs, puisque vous prêtez des pièces importantes pour nombre d’événements liés à la mode ou à la photographie ? Ollivier Chenel Même si c’est pour nous un privilège, il serait réducteur de ne vendre que des pièces d’exception à de grandes institutions ! Cela nous ferait perdre pied. À l’occasion de l'exposition d’un jeune décorateur, auquel Gladys donne sa chance en présentant ses œuvres aux côtés d’antiques, rien ne nous fait plus plaisir que d’échanger avec des amateurs en herbe qui osent demander le prix d’un fragment romain. Et parmi la cinquantaine d’acheteurs différents que la galerie compte chaque année, beaucoup n’avaient jamais franchi la porte d’un antiquaire. Cela suscite les vocations, puisqu’il est rare qu’un primo-acquéreur s’en tienne là. Cela nous oblige aussi à avoir le stock le plus vaste possible, et comme nous aimons acheter… Niçois jusqu’au bout des ongles, vous avez passé de longues années à Londres , où votre père Alain Chenel, antiquaire réputé, s’était lui-même installé. Pourquoi Paris ? Gladys Il y a vingt-cinq ans, nous partagions tous les trois un minuscule appartement à Londres : Adrien étudiait alors le graphisme au Camberwell…
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