Il est souvent de bon ton de s’extasier en France devant les galeries berlinoises, mais cette scène artistique reste méconnue. Un tour de la ville permet d’y voir plus clair.
Si les États-Unis, New York en particulier, offrent de loin la plus forte concentration de galeries contemporaines de premier plan, c’est l’Allemagne qui, en Europe, en rassemble le maximum et des plus importantes. Alors que celles-ci étaient traditionnellement réparties entre plusieurs villes de la Ruhr, la réunification du pays a entraîné une redistribution des cartes. Nombre de galeries majeures ont quitté leur ville d’origine pour s’installer à Berlin, y ont ouvert une succursale ou y ont été créées. La capitale allemande s’est affirmée comme une métropole essentielle pour les ventes sur le premier marché, et son rayonnement dépasse les frontières nationales. C’est ainsi qu’à la Foire de Bâle, la plus importante au monde, le nombre de galeries berlinoises s’élève cette année à vingt et une, soit davantage encore que leurs consœurs parisiennes, déjà bien représentées, au nombre de dix-neuf. Cette forte présence peut sembler paradoxale. En effet, alors que la ville affiche pas moins de six mille artistes visuels dont les Français de naissance ou de passage Valérie Favre, professeur de peinture à l’Universität der Kunst, Bernard Frize, Anri Sala, Kader Attia ou Cyprien Gaillard , on affirme souvent qu’elle serait pratiquement dépourvue de collectionneurs. À l’exception des importantes…
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