Conservée dans une collection privée toulousaine depuis les années 2000, cette grande toile évoque le travail de la peintre aborigène Dorothy Napangardi, notamment celui plus personnel d’après 1998.
Dorothy Napangardi est née dans la région de Mina Mina, à l’ouest de Yuendumu, dans le désert de Tamani, en Australie. Elle a hérité de son père Paddy Lewis Japanangka les droits sur les sites sacrés de ces terres où vivent les Warlpiri. De nombreuses histoires se racontent autour de la mythologie de ce peuple. Un phénomène singulier attise également la curiosité : quand il pleut, le sel remonte à la surface de la terre et crée des agrégats de cristaux. À partir de 1998, Dorothy s’inspire de ce phénomène pour créer des peintures de très grand format où une multitude de points blancs sont peints à l’aide d’un bâtonnet, en lignes ou en cercle, évoquant le chemin parcouru par ses ancêtres sur leurs terres. Elle est devenue l’une des artistes aborigènes les plus connues. C’est au gré de ses voyages et de ses rencontres avec d’autres peintres australiens qu’elle a fait évoluer son travail, les couleurs chatoyantes de ses débuts, héritées des Warlpiri, ayant fait place à ces noir et blanc contrastés. Dorothy Napangardi ne s’est pourtant mise à la peinture qu’en 1987, après avoir vécu de manière traditionnelle avec sa famille, puis son mari et ses enfants. À cette époque, elle appartient à un nouveau mouvement — les femmes artistes sont alors très rares parmi les Aborigènes —, influencée par sa sœur clanique Eunice Napangardi. En 1998, elle sera récompensée du Northern Territory Art Award.