La magistrale rétrospective du musée Fabre confirme Gauffier comme l’un des plus grands portraitistes de son temps. Et réserve des surprises en révélant des pans entiers de sa carrière, moins connus.
L’originalité de ses tableaux d’histoire, bien mise en évidence par Pierre Stépanoff, le cycle de Vallombrosa, pour la première fois présenté dans son intégralité, et ses études de paysages, en faisant l’égal d’Hackert dans ce domaine : tout cela devrait faire bouger les lignes de l’histoire de l’art des années 1790. Un ensemble d’œuvres très confidentiel prouve toutefois que la connaissance du peintre, emporté en 1801 à l’âge de 39 ans, n’en est qu’à ses balbutiements, et qu’il demeurera encore longtemps un artiste aussi énigmatique que secret. La salle dédiée aux portraits donne le vertige. Les premiers datent de 1793. Des raisons de nature économique sont souvent évoquées pour expliquer la prédominance de tels travaux dans l’œuvre des peintres d’histoire au cours des années 1790, et Gauffier ne déroge pas à la règle. Installé en Italie – il ne fit qu’un bref séjour à Paris en 1789, à la fin de son pensionnat à l’Académie de France à Rome –, l’artiste prit acte de ce débouché naturel et utilisa une formule développée avant lui par Jacques Sablet. Son Portrait de deux hommes dans le cimetière protestant de Rome (musée des beaux-arts de Brest Métropole) invite d’ailleurs à la comparaison entre les deux artistes. Les «portraits…
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