Non contente d’être une grande artiste, elle fut aussi un maillon essentiel dans le dialogue culturel franco-américain, et joua un rôle capital dans le rayonnement hexagonal outre-Atlantique.
Elle se voulait et se disait foncièrement américaine, mais elle passa l’essentiel de son existence en France. Arrivée à Paris comme étudiante en art à l’âge de 21 ans, Mary Cassatt resta dans la capitale ou dans son château de Beaufresne dans l’Oise, acheté en 1894 jusqu’à la fin de ses jours, ne retournant en Amérique que pour de plus ou moins brefs séjours. La raison principale de ce choix réside sans aucun doute dans sa volonté de consacrer son existence à la peinture, et le fait que Paris était alors le cœur battant de la culture, la capitale mondiale des arts, où affluaient d’innombrables étrangers. Plusieurs milliers d’Américains y résidaient dans les années 1870. Elle aurait pu repartir, comme tant d’autres, une fois sa formation achevée. Mais elle reste : c’est qu’elle est pleinement engagée dans l’exercice d’une nouvelle manière qui s’épanouit à Paris, que son art se construit dans la confrontation directe avec les idées et l’art de ses pairs, les maîtres de l’impressionnisme, et que retourner vivre aux États-Unis serait s’enfermer dans un milieu beaucoup plus étriqué, et renoncer à l’aventure de la peinture moderne. Or, son engagement dans celle-ci est remarquable, par sa contribution artistique, mais aussi par son action, que l’on…
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