Artiste transgressif adepte du mélange des genres, Pierre Molinier adorait semer le trouble dans ses photographies. La vente de ses archives permet de lever le voile sur ses pratiques avant-gardistes.
Qui était Pierre Molinier ? Un pionnier de la performance, un provocateur, un pornocrate ? Difficile de trancher, tant le mystère de sa trajectoire demeure. Il était en tout cas un véritable artiste, adepte d’un érotisme parfois très poussé, où il jouait le premier rôle. Sous Napoléon III, la sulfureuse comtesse de Castiglione, si elle n’était pas directement artiste, avait fait réaliser quatre cent cinquante portraits photographiques de sa personne, choisissant de se représenter diversement en grande figure de la mythologie et faisant rehausser à la gouache ces images. Un siècle auparavant, le chevalier d’Éon se travestissait en femme pour mieux exercer son métier d’espion, et se prétendait hermaphrodite. Pierre Molinier, lui, a combiné narcissisme et travestissement pour en faire un art, à travers son médium de prédilection, la photographie. Provenant essentiellement de sa fille Françoise, la vente de ses archives, le 14 novembre prochain, pendant le salon Paris Photo, est un événement. La dispersion offre quantité de «choses jamais vues, à l’origine de ses photographies», confie le commissaire-priseur Christophe Joron-Derem. Réunis au sein d’un catalogue très soigné, ces 160 lots certaines photos démarrent à moins de mille euros retracent aussi un parcours hors normes, l’éclosion et…
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