Croisez un ingénieur, la grande industrie, les colonies françaises et un galeriste baroudeur : vous obtenez un résultat surprenant.
Fauteuil Bridge, tôle pliée et tube aluminium brut. Aluminium français, Afrique, vers 1950. Panneau à hublots en fond.
ADAGP 2004 - Photo F. Calmon/Archives Galerie 54.
L'Afrique est traditionnellement le terrain de chasse privilégié des amateurs de gros gibiers et d’art tribal. Le galeriste Éric Touchaleaume, lui, y dépiste, comme en d’autres parties du monde, les réalisations des pionniers du design : Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand et Jean Prouvé. Des créations de ce dernier font l’objet d’une exposition à Paris. Une de plus, direz-vous, sur Prouvé, largement mis en lumière ces dernières années tant en galeries qu’en ventes publiques. Outre l’origine africaine des pièces exposées, l’autre particularité concerne leur matériau : l’aluminium. Les meubles exposés proviennent d’un site désaffecté de « L’Aluminium français ». Organe complexe créé en 1911 par les producteurs d’aluminium, Florence Hachez-Leroy le définit à la fois comme : « cartel, société de commerce, entreprise industrielle, agence publicitaire, laboratoire de recherche et centre de formation » (1).
« [...] je suis mort en 1952 »
Les liens qui unissent Jean Prouvé (1901- 1984) à l’aluminium sont teintés d’amour et de haine. L’amour pour les possibilités offertes par ce métal léger, inaltérable, non toxique, facilement transformable et recyclable ; la haine car il se trouve à l’origine de la perte par Prouvé…
com.dsi.gazette.Article : 37769
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