À l’heure du dérèglement de la construction européenne, agitée par le Brexit et la crise de l’euro, Strasbourg, ville de confins, interroge l’histoire de son annexion, comprise comme creuset du sentiment européen.
L’Europe est-elle née à Strasbourg ? Si les faits historiques ne sont pas aussi tranchés, les musées de la ville de Strasbourg décortiquent la manière dont l’interaction entre cultures allemande et française, particulièrement prégnante en Alsace entre 1880 et 1930, peut éclairer la naissance du sentiment européen. Sciences, faits militaires, beaux-arts, design, architecture, économie ou encore histoire sociale sont convoqués à l’aune d’une exposition pluridisciplinaire sans précédent, analysant les ressorts culturels des annexions successives de l’Alsace et de la Lorraine, d’abord en 1871 dans le sillage de la victoire prussienne, avant le retour dans le giron français en 1919. «J’ai essayé de repenser une période difficile de l’Alsace, partagée entre la vision allemande qui considère que la période a bénéficié de l’annexion, et inversement la vision française qui voit le retour comme bénéfique», confie Roland Recht, commissaire général de la manifestation. Pour rompre avec ce schéma bipolaire, le parcours, déployé simultanément au musée d’Art moderne et contemporain, au Musée zoologique et au palais Rohan, se concentre sur la pertinence et l’importance au long cours des échanges entre les deux nations en seulement un demi-siècle. Influences et…
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