Installé en France depuis 1966, l’artiste japonais a conçu son œuvre autour de trois matières : le graphite, la colle à bois vinylique et l’encre sumi. Un univers imprégné de pensée orientale.
C’est un homme à la frêle silhouette qui vous accueille à la porte de son atelier, dans le onzième arrondissement de Paris, au cœur du quartier des ébénistes. Derrière une paire de lunettes pétille un regard curieux et généreux, joyeux et espiègle, discret et accompli. Takesada Matsutani, né à Osaka en 1937 et établi en France depuis 1966, a investi ce duplex il y a quarante ans. Plus que d’un espace de création, il s’agit d’un lieu de vie, de travail, de recherche, d’échange. Tous les jours, l’artiste y dessine, peint, écrit deux à trois lettres et noircit des carnets de façon quasi obsessionnelle : il y poursuit ses recherches plastiques bien sûr, aimant les compulser sur plusieurs années, regroupe ses notes, répertorie toutes les œuvres créées, liste les personnes auxquelles il envoie ses courriers et la date à laquelle il le fait. Il conserve également les maquettes de ses installations-performances ainsi que toutes les épluchures de crayons qu’il taille au cutter, dans des boîtes en carton. «J’en ai en quantité de la marque Cyklop, une mine de plomb solide, et de Mitsu-Bishi, des crayons à tailler, le tout en 6B», explique-t-il. Il les transformera un jour, comme il l’a déjà fait en mars 2016, à la librairie Yvon…
com.dsi.gazette.Article : 20236
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