Fruit de onze ans de travail, cette extraordinaire montre de poche est en passe d’être livrée à son heureux propriétaire. Il pourra s’enorgueillir de posséder le garde-temps le plus compliqué jamais réalisé.
Il y a le temps perdu puis retrouvé par Marcel Proust, le temps de l’amour célébré par Françoise Hardy. Il y a aussi le temps vrai. Celui des astronomes et des horlogers. Explication : dans sa grande révolution autour du Soleil, notre planète ne décrit pas un cercle mais une ellipse. Elle ne tourne pas non plus sur elle-même selon un axe parfaitement vertical : son mouvement de rotation penche comme une toupie. Une montre classique, aussi bien réglée soit-elle, n’indique en réalité que le temps moyen. Quatre fois par an seulement – vers le 15 avril, le 13 juin, le 1 er septembre et le 25 décembre –, temps moyen et temps vrai se confondent. Le reste de l’année, le décalage varie, en simplifiant, de moins seize minutes à plus quatorze minutes par an. Cette différence entre temps moyen et temps vrai s’incarne dans l’une des plus jolies expressions du monde de l’horlogerie, l’équation du temps. Dès le début du XVIII e siècle, les horlogers de génie Henry Sully, Joseph Williamson, Ferdinand Berthoud et Thomas Tompion tentèrent d’intégrer l’équation du temps dans une horloge, puis dans une montre de poche. Quelques décennies plus tard, en 1783, un mystérieux commanditaire demande à Abraham-Louis Breguet de concevoir pour la reine Marie-Antoinette une montre de tous les…
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