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Saint Jérôme pénitent Entourage de Lambert Van...

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22000 EUR

Saint Jérôme pénitent Entourage de Lambert Van Noort (1520-1571, Anvers) Ecole Anversoise, milieu du XVIeme siecle Huile sur panneau de chêne. Dimensions: panneau h. 69 cm, l. 52,5 cm Très important cadre tabernacle, Italie, XVIe siecle Avec cadre: h. 113 cm, l. 98 cm La vie et les écrits de Saint Jérôme ont constitué une source intarissable d'inspiration pour les artistes de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance. En Italie et dans le Nord de l'Europe, deux iconographies parallèles se forment, mettant en scène saint Jérôme âgé et barbu. La première le montrait près de sa grotte, agenouillé devant le crucifix les vêtements jetés à terre. La seconde le représentait dans son étude, vêtu de manteau rouge au milieu des livres et écrits. Notre œuvre, datable du milieu du XVIe siecle se distingue par une représentation humaniste du saint, la figure sacrée est remplacée par un simple être humain aux traits réalistes. Le vieillard dégarni et squelettique habituellement illustré est remplacé ici par un homme plus jeune, musclé, affichant une belle chevelure et barbe. Cette rupture iconographique se poursuivra tout au long du XVIe siecle influencée par le mouvement humaniste qui se développe à cette époque. A la Renaissance, Saint Jérôme deviendra ainsi le symbole de la réunion de la pensée chrétienne avec la philosophie de l'antiquité gréco-romaine. Notre artiste représente saint Jérôme abrité dans une grotte lors de sa retraite dans le désert. En plein acte d'adoration et pénitence, agenouillé devant le crucifix il s'apprête a se frapper avec une pierre, tout en regardant vers le haut. Il est habillé d'un chemisier blanc (symbole de pureté) et enveloppé dans un ample manteau rose du cardinal. Ses habits laissent entrevoir son torse, son bras et son genou gauches. Le lion, le compagnon du saint, est allongé près de lui, il regarde le spectateur avec ses grands yeux noisette et surprend par son visage aux traits humains. Le crucifix est placé derrière une dalle en pierre où une inscription en lettres gothiques confirme l'identité du saint. Le chapeau de cardinal est jeté à terre. Un évangile à couverture rouge est posé sur la pierre. Le visage du saint affiche les traits fins et réguliers, les cheveux blancs brossés en arrière dégageant le front, sa moustache et sa barbe longues. Son regard méditatif et serein de ses yeux levés vers le ciel contraste avec la tension de son corps, sa bouche à demi-ouverte figée, sa main serrant fortement la pierre, rendant les muscles, tendons et veines enflés traduisant la résistance corporelle du saint dans son acte de flagellation. Une approche illustrant que derrière un Saint des écrits chrétiens se cache un homme ordinaire. Ce corps d'un homme mature, aux muscles saillants surprend d'ailleurs par la blancheur aristocratique et la transparence de sa peau révélant les veines bleutées. Le travail des drapés est particulièrement réussi, démontrant une forte influence gothique aux plis casses et angulaires. Un éclairage fort affiche les transitions entre l'ombre et la lumière. Les couleurs dégradées allant du pourpre au blanc, en passant par toutes les nuances de rose distinguent les creux et les crêtes. Les bords de sa tunique sont ornés d'un motif exécuté en sgrafitto. La grotte s'ouvre sur des paysages de chaque côté, ils sont délibérément reproduits à différentes hauteurs, à gauche un paysage vallonné avec deux châteaux et une chapelle ermite au pied d'une montagne, avec un chemin sinueux devant. À droite, en revanche, une zone plus basse avec une bâtisse clôturée. Ces paysages de la campagne flamande permettent de positionner le saint dans l'espace-temps contemporain à l'exécution de l'œuvre. Même si le paysage n'est pas le sujet principal de notre tableau, il étonne par ses précision et réalisme et prend une certaine autonomie dans la composition grâce au procédé de la veduta, ouverture sur l'environnement extérieur. La figure du saint se détache sur fond brun de la grotte, la terre aride est parsemée de petits groupes de végétation très finement peints, aux feuilles et fleurs minutieusement dessinées. Ces brins végétaux rappellent les marges de feuillets de livres d'heures. Un aspect témoignant indéniablement de l'influence gothique. La palette froide est dominée par les dégradés bleus verts du paysage au rose glacé de la tunique. L'alternance des plans couleurs contribue à construire la profondeur: brun pour le premier plan, vert pour le deuxième plan, bleu pour les lointains. L'attention portée aux détails, le modelé du personnage ainsi que les larges drapés sculpturaux conçoivent une œuvre d'une grande sensibilité et d'une grande qualité esthétique. Comme c'est le cas pour de nombreuses œuvres exécutées à cette époque, l'identité de notre artiste demeure inconnue. Cependant il est évident que sa source d'inspiration s

Galerie Nicolas Lenté
2, rue des Saints-Pères
75007 Paris