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Manufacture de Gien
Paire de Vases à décor floral,...
Manufacture de Gien
Paire de Vases à décor floral, Manufacture de Gien dans le style de T. Deck, France, Circa 1880
Faïence, Feuilles d’or
Marqué Gien en creux
Hauteur : 24 cm ; Largeur : 15 cm ; Profondeur : 13 cm
Charmante paire de vases en faïence polychrome à décor intercalaire de feuilles d’or, reprenant ainsi une technique dont Théodore Deck s’était fait une spécialité.
Ces vases, de formes oblongues, sont ornés sur chaque face de bouquets d’iris et cyclamen sur fond brun orangé séparés par une frise de rinceaux stylisés entrelacés en bleu Deck.
Biographies :
C’est en 1821 que l’industriel anglais Thomas Edme Hulm, dit “Hall”, après avoir cédé la manufacture de Montereau gérée par sa famille depuis 1774, acquiert à Gien les terrains et immeubles de l’ancien couvent des Minimes pour y installer une nouvelle manufacture de faïence, façon anglaise, appelée par la suite à une renommée mondiale. La société connaît des difficultés financières très rapidement et change plusieurs fois de mains au cours de la période 1826-1862. En 1866, arrive un nouvel associé, Jean-Félix Bapterosses, récent repreneur de l’ancienne Faïencerie de Briare, qui apporte de nouveaux capitaux à la faïencerie. La société prend finalement le nom de “Faïencerie de Gien” en 1875 à l’occasion de sa transformation en société anonyme. La production, d’abord concentrée sur la vaisselle utilitaire s’oriente vers la fabrication de services de table, de pièces décoratives et de services aux armes des grandes familles, appelant le savoir-faire de grands talents parmi les céramistes. L’apogée de la production des faïenciers de Gien se situe entre 1855 et 1900, à l’époque des célèbres Expositions Universelles, au cours desquelles ils gagnèrent de nombreuses récompenses.
Céramiste de renom, Théodore Deck né à Guebwiller en 1823, fait son apprentissage à Strasbourg dans la faïencerie des Hügelin. Après un séjour initiatique à travers l’Europe, il arrive à Paris en 1847. C’est en 1861 qu’il fait sa première apparition publique au Salon des Arts et de l’Industrie de Paris, où il remporte une médaille d’argent pour ses œuvres exposées. Reconnu dès cette époque, Deck est profondément influencé par la tendance artistique du moment : l’Orientalisme. Il reprend alors avec une grande précision les motifs naturalistes orientaux. Emile Reiber (1826-1893) qui travaille chez Christofle comme chef des dessinateurs, réalise également des croquis pour Deck. Sa célébrité gagnée par de longs travaux s’impose aux Expositions Universelles auxquelles il participe : à Vienne en 1873, où il laisse tous ses rivaux derrière lui ; à Paris en 1878, où il obtient le grand prix pour des portraits à fond d’or. Encensé par la critique au cours de l’Exposition de l’Union Centrale des Arts décoratifs en 1874, la « Gazette des Beaux-Arts » (Paris, 1874, Vol. XXXV, p° 310) rapporte que « Mr Deck, le maître des maîtres, est la gloire la plus pure de la céramique françiase ». Sa vie est une succession de réalisations dont le but est d’améliorer la technologie de la faïence. Ainsi il améliore le rendu des couleurs, parmi lesquelles figure une nouveauté, un bleu turquoise appelé communément « Bleu de Deck ». Théodore Deck a du talent et le sait. Cependant il ne garde pas son art pour lui, il le partage avec d’autres artistes et lance de jeunes talents sans fortune. Il illustre ainsi le renouveau de l’art céramique au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Toutes ses méthodes sont rendues publiques et diffusées dans un ouvrage sur la faïence. Son génie reconnu, promu au grade d’Officier de la Légion d’honneur, il est nommé en 1887 administrateur de la manufacture de Sèvres.
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