Jean PAULHAN.
Manuscrit autographe, Rapport sur une expérience, [1955 ]; 8 feuillets grand in-fol. (un coin coupé à la page de titre sans perte de texte).
Manuscrit de travail sur l'expérimentation de la mescaline, en janvier 1955 avec Henri MICHAUX et la poétesse Édith BOISSONNAS. Il a été recueilli dans les Oeuvres complètes (Cercle du Livre précieux, t. IV, 1969, p. 422-426). Le manuscrit est rédigé à l'encre noire au recto de feuillets de papier quadrillé et perforé, avec ratures et corrections, et de nombreuses et importantes additions sur le verso en regard appelées par des bulles à l'encre rouge (une addition sur béquet collé de papier vert).
Le ton est celui d'un rapport: les deux expériences du stupéfiant se ressemblent; elles n'ont laissé aucune trace, ni aucun désir de recommencer. Car «je ne suis que trop porté, par nature, à vivre de mon propre fonds & me contenter de mes idées. [...] Or le moins qu'il faille dire de la mescaline est qu'elle ne m'a pas un instant débarrassé de moi, mais a simplement donné plus de couleur ou de relief en les isolant à des pensées ou des vues que je formais déjà. Mais je ne suis que trop porté à croire que les idées d'autrui se disloquent & s'effondrent. J'ai grand besoin d'être relié plutôt que d'être isolé. Et si même la mescaline à l'usage me révélait un monde nouveau? Eh bien, je crois que je me refuserais à l'admettre. Il ne m'a pas été si facile d'en venir à accepter notre monde commun»...
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