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Lot n° 118

Michele GIAMBONO (documenté à Venise entre 1420...

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Michele GIAMBONO (documenté à Venise entre 1420 et 1462) Christ de douleurs Fragment de panneau de dévotion. Peinture à l'?uf et fond d'or sur panneau de bois résineux, fil vertical Hauteur : 18 cm - Largeur : 13 cm Provenance: Acquis chez E. Vinot en novembre 1936, 2 700 fr. Le panneau a été sectionné sur ses quatre côtés ne laissant visibles que la tête et la poitrine du Christ. Le revers est enduit de gesso peint, lacunaire, laissant le bois partiellement à nu où l'on peut voir l'inscription au crayon de « Mantegna » Surface picturale : usures et restaurations, le tombeau est un surpeint ultérieur. Le fond d'or est usé et restauré. L'auréole a été ajoutée. On rapprochera cette image encore inédite des représentations du Christ au tombeau dont la critique s'accorde pour les attribuer à Michele Giambono - l'un des derniers représentants du gothique international à Venise - l'une étant conservée dans la collection Emo Capodilista de Padoue (1), l'autre au Metropolitan Museum de New York (2) et datée vers 1430. Dans les deux images, le Christ est représenté debout vu jusqu'aux cuisses, sortant du tombeau. Le torse nu placé de face ou légèrement tourné vers la droite, les bras écartés laissant visibles les blessures de la croix placée derrière lui. Le tableau de New York offre également la représentation en quantité diminuée de saint François en prière, éploré recevant directement les stigmates du Christ. Sans doute faut-il penser à une disposition iconographique similaire pour notre panneau à l'origine. Le thème importé de Byzance connut un grand succès en Italie, en Toscane comme à Venise et particulièrement dans le milieu franciscain où saint François était considéré comme un alter Christus rendu célèbre par le texte des Meditationes vitae Christi. La confrontation des deux modèles cités de Giambono avec notre Christ permet d'attribuer ce dernier à ce peintre tant les indices concordent. Le sentiment de douleur profonde exprimée par les yeux mi-clos, le front crispé, la bouche entr'ouverte laissant visible quelques dents, les plaies sanguinolentes, le dessin de la couronne, simple rameau pourvu d'épines acérées, tous ces détails sont traités de manière identique dans les tableaux de Padoue et de New York ; en revanche la coagulation du sang n'est pas ici réalisée en relief comme à New York mais simplement peinte. C'est la même délicate exécution du modelé jouant sur les tonalités en couches superposées de brun-vert vibrant sous l'action de la lumière qui précise les traits du visage et du torse alors que la pointe du pinceau définit la barbe légère (3) . Notons enfin la similitude de traits et d'expression avec le petit saint François (4) du panneau américain. Tous ces indices permettent d'attribuer notre Christ à Giambono vers 1430-1440. 1. D. Benzato, La quadreria Emo Capodilista, exposition Padoue, Palazzo della Ragione, 7 mai-25 septembre 1988, n°5, p. 46-47, repr. 2. New York, The Metropolitan Museum of Art, n° 06.180 3. Cf. M. Ceriani, V. Poletto, Il paradiso riconquistato, trame d'oro e colore nella pittura di Michele Giambono, exposition Venise, Galleria dell'Accademia, 16 décembre2016-17 Avril 2017, n°16 4. Cf. «Il Paradiso riconquistato », p. 98, fig. 8 Expert : Mme Philippine MOTAIS - Cabinet TURQUIN

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