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Lot n° 1458

Hercule combattant l'Hydre Ivoire, sculpture...

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Hercule combattant l'Hydre Ivoire, sculpture entièrement réalisée. La base est en bois dur ébénisé, avec un relief en ivoire. Sculpture de face du héros grec, balançant sa massue à branches, son pied gauche posé sur les deux têtes du monstre couché à ses pieds, son droit sur sa queue. Un bandeau autour des cheveux bouclés, autour des hanches la fourrure du lion de Némée. L'Hydre au corps de dragon sur quatre puissantes pattes griffues, deux ailes déployées, et sept têtes différentes sur de longs cous sinueux, les bouches grandes ouvertes, les différentes langues tendues. Autour de la base, une scène continue autour de Mercure dans le char triomphal, les allégories féminines des vertus et des vices. Cassures et pertes très mineures, par exemple sur trois doigts d'Hercule, les extrémités des ailes et un bout de la langue. Sculpture H 30,4, avec base H 55,3 cm. Allemagne du Sud ou Autriche, avant 1644, le relief de la base est plus tardif, fin du XVIIe/XVIIIe siècle. En 1576, le pape François Ier commanda à Giambologna six travaux d'Hercule en argent pour le tribuna de la Galerie des Offices. Les sculptures, dont aucune n'est connue aujourd'hui, ont été exécutées par l'orfèvre de la cour Michele Mazzafirri. C'est dans ce contexte que les premiers bronzes d'Hercule ont été réalisés. L'élève de Giambologna, Adriaen de Vries, a emporté le sujet avec lui lorsqu'il s'est rendu à Prague auprès de Rodolphe II. Entre 1597 et 1600, il réalise, avec le fondeur Wolfgang Neidhardt, la fontaine d'Hercule à Augsbourg, aujourd'hui sur la Maximilianstrasse. Le groupe de couronnement Hercule tue l'hydre a été publié par les graveurs d'Augsbourg mais aussi par Jan Muller à Amsterdam et a été considéré comme un modèle pour de nombreuses interprétations ultérieures. La conception de cet Hercule suit également la composition que de Vries a exécutée d'après Giambologna : Un Hercule debout sur et au-dessus de l'Hydre avec sa massue levée en grand. Alors que l'Hercule de de Vries investit beaucoup plus de force dans son coup décisif et exprime sa concentration en baissant la tête, l'Hercule du sculpteur inconnu est nettement plus détendu. Presque nonchalamment, il se jette sur le dernier coup à deux mains pour tuer le monstre, dont l'une des têtes lui mord simultanément le genou droit et dont la queue griffue lui pince le mollet gauche. Sa pose anticipe le résultat de l'action : il est déjà le vainqueur. La caractéristique la plus intéressante de ce groupe de sculptures est la représentation du héros. Les sculptures connues d'après Giambologna et Susini, tout comme l'Hercule d'Adriaen de Vries, offrent l'image d'un athlète grec à la musculature prononcée et à la tête idéalisée des dieux, le plus souvent orientée vers l'Hercule Farnèse. Ce sculpteur rompt avec les faux-semblants et montre une expression faciale plus expressive, soulignée par la barbe follement frisée et les cheveux minutieusement domptés par un ruban. Mais comparons-le avec l'Hercule de Christoph Maucher, datant d'environ 1682 - 95 (SMPK), qui lutte simultanément avec l'Hydre et le Lion de Némée, leurs corps s'enroulant l'un autour de l'autre de telle sorte qu'ils ne peuvent être séparés visuellement qu'avec difficulté. Son expression concentrée, les mâchoires serrées, laisse présager l'issue du combat : Hercule veut être et sera le vainqueur. Cet Hercule se bat sérieusement et non par jeu. L'Hercule de combat de Permoser, qui se trouve dans la collection du Bode Museum de Berlin, date également d'environ 1695. Visuellement, il est encore largement du type Farnese, mais le concept de tension dans l'anatomie, avec les sourcils rapprochés dans la concentration, identifie la pièce comme une sculpture baroque magistrale. Complètement détaché de l'idéal d'Hercule Farnèse, avec un physique également vieilli, est l'Hercule terrassant l'Hydre dans le Domherrenhof de Graz par Veit Königer, qui a été érigé en 1764 comme partie de l'ensemble. Ces trois représentations du thème sont clairement plus éloignées dans le temps du type de Giambologna. Bien qu'une datation précise de la sculpture en ivoire présentée dans ce contexte ne soit pas facile, elle doit se situer entre Adriaen de Vries et Christoph Maucher, ce qui a également été confirmé par l'analyse C14. La représentation ne suit pas le modèle académique standard. Les proportions, la posture et le modelage du corps présentent certes des caractéristiques maniéristes, mais la physionomie ainsi que les mains fortes et les pieds tendus indiquent déjà le nouveau réalisme ultérieur. Avis d'experts La datation radiocarbone de l'Université de Cologne - Centre de spectrométrie de masse par accélérateur datée du 8 juillet 2019 est disponible. La patte éléphantine de la sculpture est datée de 1472 à 1644. Provenance Anciennement coll. des comtes de Rosebery, Mentmore Towers, verst. Sotheby Parke Bernet, 18 mai 1977, lot 1883. Littérature Pour l'Hercule d'Adriaen de Vries, voir cat. Adriaen de Vrie

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