Crucified Christ; Spanish School; XVIII century.... Lot n° 1

Christ crucifié ; École espagnole ; XVIIIe siècle. Croix en bronze doré et lapis-lazuli. Mesures : 60 x 40 cm. Cette œuvre montre au spectateur un grand exemple de la coexistence entre l'art et l'artisanat. L'auteur ne laisse aucun détail au hasard et accorde la même attention au modelage du corps du Christ qu'au travail du lapis-lazuli de la croix. Le contraste entre l'or et le bleu intense de la croix donne une dimension expressive à l'œuvre qui se connecte avec le spectateur, en montrant des valeurs telles que la subtilité, l'élégance et la richesse, associées à la religion et à la tradition représentées par la crucifixion. La figure du Christ en croix remonte déjà à l'époque romane, où il existait deux types : le colobium (Christ vivant, vêtu d'une tunique) et le perizonium (vêtu d'un tissu de pureté). A l'époque gothique, le colobium disparaît définitivement, et le Christ sera toujours représenté vêtu d'un tissu de pureté, cloué à la croix par trois ou quatre clous. Dans l'art roman il apparaissait toujours avec quatre clous, mais dans le gothique il sera de plus en plus fréquent le modèle de trois clous, avec un seul pour les pieds, comme on le voit ici. Au fur et à mesure que le gothique avance, le tissu de pureté se raccourcit, jusqu'à découvrir les genoux, et le traitement anatomique devient de plus en plus naturaliste. Celui que nous présentons ici montre déjà une intention réaliste dans le traitement du corps, mince et élancé, bien que le pathos soit évité dans sa représentation. Il existait des exemples de sculptures autoportantes, comme les croix de procession, qui présidaient aux rites religieux. Ce type d'objet est largement utilisé à partir du IVe siècle. Avant le VIIIe siècle, les croix étaient suspendues aux autels, mais cette disposition allait changer, puisqu'elles étaient placées sur une pointe ou un épi inférieur de l'autel. Les croix de procession sont les pièces les plus importantes du trousseau ecclésiastique, généralement au nombre d'une par paroisse. Elles ont la forme d'une croix latine, avec une seule traverse et un bras inférieur plus long. Destinées à être placées au bout d'une perche ou d'un bâton, elles ouvrent le chemin lors de la procession.