Leopold Carl Müller, Autrichien 1834-1892-... Lot 179

Leopold Carl Müller, Autrichien 1834-1892- Un homme et une femme près d'une porte ; huile sur toile, signée "L C Muller" (en bas à gauche), 40,8 x 30,5 cm. Provenance : Collection de Jan et Nelly Szibner ; de là, par descendance. Note : Müller a commencé sa formation artistique comme élève de Karl von Blaas (1815-1894) et Christian Ruben (1805-1875) à l'Académie de Vienne. En 1867, il se rendit à Paris pour assister à l'Exposition universelle et fut inspiré par l'œuvre d'Eugène Fromentin (1820-1876), l'un des premiers artistes européens à enregistrer et à peindre le paysage et la culture de l'Algérie. Cet événement marque un tournant dans la carrière artistique de Müller, qui s'oriente alors vers le genre orientaliste. Il s'inspire de ses voyages en Italie et en Égypte, où il se rend pour la première fois en 1873. Il fera de fréquents allers-retours en Égypte jusqu'à la fin de sa vie, restant parfois jusqu'à six mois à explorer Le Caire, Alexandrie et les terres de Haute-Égypte, et à s'immerger dans la culture locale. Lors de ses premières visites, il peignait souvent des études en plein air avant d'achever les compositions finales dans son atelier de Vienne, mais son souci croissant de saisir chaque détail l'a progressivement persuadé de commencer à peindre de plus grandes compositions directement d'après nature. La présente œuvre représente un homme penché sur une femme assise, le bras tendu, avec en toile de fond les ruines d'un bâtiment vraisemblablement nord-africain. L'arcade sombre à droite domine un grand espace de la composition tout en mettant en valeur les deux personnages à gauche. Les vêtements brillants de l'homme et le bracelet et la bague scintillants de la femme se détachent de l'arrière-plan plus sombre et soulignent le mystère de l'interaction. D'après l'étiquette apposée au dos du cadre, le tableau a été encadré à Vienne, vraisemblablement avant que Jan Szibner n'en prenne possession ou pendant qu'il en était le propriétaire. Il a probablement déjà été vendu (mais pas nécessairement à Szibner) avant la mort de Müller, puisqu'il ne figure pas dans la vente de succession de l'artiste en 1893. Il est également possible qu'il ait été conservé par les sœurs de Müller, Marie et Bertha, qui l'ont ensuite vendu. En effet, les sœurs, qui sont restées à Vienne jusqu'à leur mort dans les années 1930, étaient célibataires, sans profession, et après la mort de leur frère, elles sont tombées dans la misère. Il est documenté qu'elles vendaient régulièrement les tableaux de leur frère qui étaient encore en leur possession, et il est bien sûr concevable que l'œuvre présente soit l'un de ces tableaux. Né en 1893 à Budapest dans une famille de financiers, Jan Szibner a choisi une carrière différente de celle de sa famille en s'engageant comme soldat. Pendant la Première Guerre mondiale, il a servi sur le front oriental, dans la région de la Galicie (aujourd'hui en Ukraine), où il a été blessé, mais il est resté dans l'armée même après la guerre, gravissant rapidement les échelons pour devenir général en 1935, puis lieutenant-maréchal. Nelly (Eleanor) Szibner, née en 1902, a épousé Jan en 1927. Elle était une actrice très appréciée à l'époque et s'est produite au Théâtre national de Budapest jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, Jan et Nelly Szibner avaient amassé une impressionnante collection d'art et d'antiquités, achetée principalement à Paris dans les années 1920 et 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cependant, Jan a été capturé et est mort comme prisonnier de guerre en octobre 1945. La collection d'art a été conservée par Nelly jusqu'à sa mort 10 ans plus tard, puis léguée aux trois sœurs de Jan Szibner. Les enfants de la plus jeune sœur ont hérité des objets à sa mort, qui ont ensuite été transmis par voie de succession aux propriétaires actuels. Nous sommes reconnaissants au Dr Peter Jánosi d'avoir confirmé l'authenticité de l'œuvre sur la base d'une photo. Veuillez vous référer au service pour le rapport de condition.