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Lot n° 4553

"La fiancée du village" de ou d'après Jean-Baptiste...

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"La fiancée du village" de ou d'après Jean-Baptiste Greuze C'est en 1761 que Jean Baptiste Greuze a réalisé son tableau "L'épouse de village" ou "The village bride" ou "L'Accordée de Village", aujourd'hui conservé au Louvre à Paris sous le numéro d'inventaire 5037. Le tableau fut exposé pour la première fois au Salon de Paris en 1761 et fut immédiatement très apprécié, notamment parce que Greuze utilisa une astuce artistique. Après l'avoir annoncé au préalable, il n'a remis le tableau que peu avant la fin de l'exposition afin d'accroître la curiosité du public. Le tableau a connu une grande affluence, dont Diderot a rapporté qu'il avait eu du mal à s'approcher du tableau. Dans l'exposition, l'œuvre de Greuze reçut le titre explicatif "Un mariage, et l'instant où le père de l'Accordée délivre la dot à son gendre. [Un mariage et le moment où le père de la fiancée remet la dot à son gendre]". Le public et la critique ne tarissent pas d'éloges sur ce tableau moral : "... [le tableau] ... étonne et enthousiasme dès le début ... [par] la force de son caractère narratif, sa richesse en détails réalistes ... et la force avec laquelle il conduit le spectateur à une compréhension complète de la scène ...". La représentation est un tableau de mœurs impressionnant de cette époque où les jeunes filles, pour être mariées conformément à leur rang, recevaient argent et biens de la maison familiale. La famille s'est réunie avec un notaire dans un hall paysan. Les futurs mariés se tiennent au centre. Tandis que le fiancé reçoit la bourse de son beau-père et prête attention à ses explications comme à ses gestes pathétiques, sa fiancée, perdue dans ses pensées, s'accroche timidement à son bras droit. Les adieux de la mère et de la sœur à la jeune femme qui quitte la maison parentale sont manifestement difficiles pour elles. Greuze décrit les véritables acteurs principaux - les mariés - comme des protagonistes plutôt passifs et sans émotion, qui se soumettent aux conventions et au cérémonial de leur époque. Ce n'est que sur le côté gauche du tableau que les émotions de la mère et de la sœur, considérées comme typiquement féminines, entrent en jeu, tandis qu'à droite, du côté des hommes, c'est plutôt le sens froid des affaires qui domine, ce qui est notamment visible chez le notaire représenté au premier plan à droite avec les contrats de mariage. Thieme-Becker écrit à ce sujet "... En 1761, il apparut avec L'Accordée de Village, conservée au Louvre, qui déclencha une véritable tempête d'applaudissements et dans laquelle on trouva cet étalage de vertu champêtre que le goût du jour réclamait ... L'esprit de l'époque Louis XVI, le "sédiment" de la France prérévolutionnaire n'a été exprimé aussi clairement par aucun autre artiste plasticien de l'époque que par Greuze ; c'est là que réside la clé du secret de son succès. ...". Le dictionnaire des artistes Nagler (1837) mentionne un détail intéressant : "... C'est ici [à Paris] qu'il fonda sa réputation par divers tableaux représentant la vie sociale et domestique, ... Il n'a jamais transgressé les bonnes mœurs et, toujours fidèle observateur de la vie nationale, il est aussi toujours plein d'esprit, un artiste très estimable de son temps. Il savait dessiner correctement et colorier avec force, ... Ses formes sont choisies, et il savait donner aux têtes de la grâce et une expression juste, à l'ensemble de la composition de la grâce et de la délicatesse, tout en restant simple. Mais il se répète souvent dans les physionomies, car il prend généralement sa belle femme sentimentale comme modèle. Il avait besoin de telles figures, car chez lui, c'est presque toujours le côté touchant qui est visé. ...". Greuze avait prévu de peindre ce tableau dans le cadre d'un groupe de quatre, qui avait pour thème les âges de la vie humaine. Le peintre n'a cependant terminé que deux tableaux de la série. Le présent motif a été acheté en 1782 par le roi français Louis XVI dans la collection du marquis de Marigny pour sa propre collection d'art. Le deuxième tableau réalisé à l'époque, "Le Paralytique servi par ses enfants", se trouve aujourd'hui à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Peinture de genre en glacis, finement saisie au pinceau pointu et aux détails soignés, dans des tons chauds. Huile sur toile, 18e/19e siècle, non signée. Notre tableau, qui s'inspire étroitement de l'œuvre parisienne, a presque les mêmes dimensions. Il a été anciennement doublé ainsi que restauré et présente un fin craquelure et de minimes traces d'âge. Encadré par un cadre. Dimensions du pli : environ 89 x 118 cm. Informations sur l'artiste : peintre de portrait et de genre, dessinateur et graveur (1725 Tournus/Saône-et-Loire à 1805 Paris), d'abord destiné à devenir architecte, puis à partir d'environ 1745, élève de Charles Grandon à Lyon, à partir d'environ 1750, études à l'Académie royale de peinture et de sculpture Paris avec Charles Joseph Natoire, à partir de fin 1755, avec une bourse de l'Académie royale, des études de peinture et de sculpture.

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